Partager

 
 
 
 

Outre quelques lignes sur les interventions de chaque invité au cours de la Mosaïque des Lexiques numéro deux ayant eu lieu le vendredi premier mars deux mille dix neuf, la feuille de salle complète de cette seconde soirée est dorénavant en ligne. 

 

 

« En juillet 2018 nous avons passé quelques après-midi à la Maison de la Solidarité de Gennevilliers. Avec Idder Dagali, Aimé Camara, Jean Michel Trehorel, Toufik Benrabia, Lahoucine Oulbaraka et Brahim Boukasse nous avons comparé nos usages respectifs de la langue française. Un petit acte d’une vingtaine de minutes en a résulté, intitulé “Jouer à parler” ».
— Pascale Murtin et François Hiffler (GRAND MAGASIN)

Toufik Benrabia : « je suis étudiant à l’université » ; Brahim Boukasse : « je suis fils d’un caporal chef de l’armée française » ; Aimé Camara : « je suis, tout court » ; Idder Dagali : « je suis Président de CVS du bateau de l’Armée du Salut à Neuilly » ; Lahoucine Oulbaraka : « je suis né à Gennevilliers » ; Jean-Michel Trehore : « je suis breton ».

Texte écrit à huit mains dans le cadre du projet Mémoires de vies en création sonore coordonné par Nanterre-Amandiers en partenariat avec Radio-France, financé par la Préfecture de la région Île-de-France, la Préfecture du département des Hauts-de-Seine et le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET).

 

 

Comment j’ai perdu ma langue

La jeune réalisatrice parle du choc provoqué par le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy au cours duquel le président de la République annonçait son intention d’élargir les motifs de la déchéance de la nationalité visant « toute personne d’origine étrangère ». Mis en regard de l’entrée dans le langage de son fils d’un an, Alice Diop raconte comment ce discours est venu littéralement fragiliser sa relation à la langue française et par la même son usage.

Présence filmée d’Alice Diop, auteure-réalisatrice française de films documentaires de société — entretien réalisé par Lydia Amarouche

 

 

« du coup .... ».

— Gérard Lefort, écrivain ex-rédacteur au journal Libération, qui surveille la cote des expressions en vogue

 

 

« Un verbe en commun, scènes conjugales » énonce une quarantaine de situations de couples qui se présentent et se résolvent comme des équations, dans le but de réunir les sens propres et figurés de certains verbes. Exemple :
Il apprécie les bonnes ménagères, elle adore les idéalistes
Les idéalistes et les ménagères aspirent.

Nelly Maurel, qui lit « Un verbe en commun, scènes conjugales »

 

 

Épisode 2 — « C’est grâce à mon vocabulaire que je parle, bien que je ne sois pas toujours d’accord avec lui, est une brève épopée de ce que je fabrique avec mon vocabulaire, comme par exemple convier Pascale Murtin et Vanessa Morisset à faire une brève épopée de ce qu’elles fabriquent avec leur vocabulaire ».

— Antoinette Ohannessian, artiste plasticienne qui invite ce premier mars Vanessa Morisset, historienne de l’art et Pascale Murtin.

 

 

— Antoinette Ohannessian
« Voici les preuves qui me permettent d’affirmer scientifiquement depuis plus de trois ans que j’ai une conscience »
Crayon sur papier, 2018 

 

 

« David Poullard et Guillaume Rannou élaborent ensemble des dispositifs destinés à interroger l’ordinaire, et plus précisément celui de la langue, française en l’occurrence. Leur démarche consiste à repérer dans nos manières de parler des locutions les plus banales possible, à les en extraire, à les observer avec attention, à les tordre, les bousculer, les écouter, jusqu’à en faire apparaître des sens potentiels inattendus. Diverses tentatives d’étirement du français figé ont ainsi pris forme, sous différents formats et dans différents contextes (expositions, interventions dans l’espace public, conférences, workshops) ».

— David Poullard & Guillaume Rannou, étireurs de langue figée intervenant du confetti à l’inscription monumentale en passant par l’affiche et le livre

 

 

« Il y a quelque temps, j’ai entrepris de traduire mais les Sonnets de Shakespeare… Donner des nouvelles de ce « sentiment de mais », c’est ce que je fais dans la Mosaïque des lexiques.

Lors du premier numéro de la Mosaïque, j’ai terminé mon intervention avec une remarque sur les pronoms dans deux sonnets particuliers : un
« je suis » esseulé et deux « tu » qui ne trouvaient pas leur « es ».

Voir ou savoir « comment je parle » semble étroitement lié au fait de voir ou de savoir « ce que je dis ». Or, ce que je dis, quand je parle, c’est en premier lieu : « je ». 

Voyons ce qu’une enquête dans les Sonnets peut nous apprendre sur ce « je » qui parle ».

— Pascal Poyet, poète et traducteur plongé dans la « traduction, mais… » des sonnets de Shakespeare

 

 

J’ai décidé d’être heureux. Et si vous étiez à deux minutes du succès ?
Glissée dans la représentation pyramidale d’Abraham Maslow et de sa hiérarchie des besoins (théorie de la motivation : besoin d’estime, besoin d’accomplissement de soi...), Louise Siffert se met en scène dans le droit fil de la communication et du coaching d’entreprise. 

I say yes to life !
Axe central du courant américain de la pensée positive, les affirmations positives utilisées en sophrologie moderne nous invitent à répéter à haute voix des affirmations à la première personne.

— Projection de deux films de Louise Siffert