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A CHEMIN
Vendredi 22 mai 2015, 17h-21h30

LA SEMEUSE
accueille les étudiants du cours « Art participatif et créations collectives » donné par Marie Preston à l’université Paris 8

« La dimension expérimentale des pratiques collaboratives, des actions participatives, collectives, d’un art engagé socialement fut l’enjeu central de cette expérience de quelques mois à Aubervilliers entre Les Laboratoires, La Semeuse et la friche Chez Albert. Il s’agissait à la fois de favoriser une approche processuelle de l’art et une démarche créative qui se soucie du réel, du monde dans lequel on vit. Ainsi nous nous sommes demandés : quels dispositifs dialogiques inventer ? Comment discuter et mettre en commun des formes et des idées ? Ces questions extrêmement concrètes se sont inévitablement heurtées à la réalité du terrain. C’est ce que nous recherchions. En effet, comment apprendre sans faire soi-même l’expérience d’une situation donnée ? » 

Le cours s’est déroulé sur deux semestres ; quelques étudiants ont suivi le cours pendant toute l’année universitaire, d’autres sont arrivés en cours de route, d’autres enfin ont continué seul. À l’issue du premier semestre, le 6 décembre 2014 a eu lieu d’événement « Chez Albert, c’est tout vert » où les étudiants ont présenté aux passants, invités et amis les pistes de travail qu’ils avaient commencées à esquisser dans le quartier. La friche (en face des Laboratoires d’Aubervilliers) et son potentiel étaient au cœur des préoccupations. Néanmoins la difficulté de rendre compte de réelles collaborations en si peu de temps, la durée nécessaire à la découverte de la ville ainsi que la complexité administrative autour de la friche (gestion par La Semeuse et Les Laboratoires d’Aubervilliers d’un lieu « prêté » par la Mairie en charge d’une location auprès d’un propriétaire privé) et pour finir, sa prochaine fermeture nous a conduit à nous poser un certain nombre de questions sur les actions possibles en ce lieu.
Une des étudiants, Ioanna Neofytou, constatait après l’événement du 6 décembre : « […] Le contact avec les gens m’a montré que la langue est un premier obstacle mais qu’avec des efforts on peut le franchir. J’ai beaucoup apprécié d’être moi-même étrangère car cela établissait un lien avec tous les autres passants étrangers. Mais personnellement, je crois que c’était davantage les différences sociales que la communication langagière qui a vraiment posé problème. Même si nous habitons dans la même ville, nous ne vivons pas dans la même réalité, nous ne vivons pas les mêmes expériences car nos différences sociales, culturelles et notre passé, nous imposent des représentations et des systèmes de pensées différents. […] Même si l’immigré indien qui m’a parlé en italien avait toute la volonté du monde à communiquer et moi toute la volonté de le comprendre, le lieu commun de notre discussion était, en l’état, presque impossible à trouver. […] Ce contexte contradictoire m’a beaucoup préoccupée et je crois qu’il est très important pour l’avancement de notre projet. Si on veut vraiment établir une collaboration avec les habitants, il nous faudra chercher un langage commun. Pour faire cet effort, il serait bien de commencer à valoriser leurs connaissances. J’ai trouvé intéressant le moment où des visiteurs parlant arabes ont corrigé les erreurs que nous avions faites sur l’invitation. […] Une dernière question s’est posée après la fermeture — définitive — de la friche : que sera maintenant le lieu de nos actions, de la collaboration, car l’espace est essentiel pour la communication. »

Les utopies liées à la rencontre spontanée dans l’espace public et la création collaborative désintéressée ont été mises à l’épreuve pour être, dans un second temps, mises à distance, questionnées et réinvesties pendant le second semestre. L’événement « À chemin » rend compte de ce cheminement.

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Hubert Amiel
Appelez-moi Albert
Vidéo, 2015

Dans la friche « Chez Albert » avant que cela ne ferme, il y avait des jeunes. Nous sommes partis à leur recherche. En parcourant la ville, nous avons écouté celles et ceux qui en parlaient. Et nos intentions se sont dissipées.
Ce sont des histoires de trajets, de bifurcations et de reprises, au son du frottement de nos existences à peine effleurées. Histoire d’une image que nous ne devrions pas avoir à donner. Histoire d’un ailleurs un peu vague, légèrement à côté de soi, un terrain à partager, une friche en devenir. Histoire d’un anonyme dont chacun porte le nom.


Angélina Battais et Victoria Linhares

Rézonance
Installation performative de mises en situations, 2015

Il s’agit d’investir un terrain entre l’espace public et l’espace privé, au seuil et au sein d'un lieu dédié à l'art contemporain, afin d’y convier, l'ensemble des inconnus qui cheminent sur le trottoir d'en face. L’installation commence dès l’avenue de la République par des panneaux signalétiques dont la forme et le parcours créent une continuité entre l’extérieur (la rue) et l’intérieur (le centre d'art). L’espace, envisagé comme un trajet multiple, se déploie dans la cour des Laboratoires et se divise en zones interactives. Cet événement est une tentative artistique collaborative de transmission, de mise en réseau et de mise en situations.


Corrado Chiatti
Bios et Zoé
Performance participative, 2015

Comment la communauté peut se donner les moyens d'une « forme de vie » différente ? Par la pratique d'autres modalités d' « être-ensemble », il nous semble qu’il est possible de désactiver les dynamiques engendrées par la consommation qui rend les individus de plus en plus éloignés les uns des autres et qui les expose à un bonheur illusoire. Cette action propose de mettre œuvre certaines pratiques traditionnelles : le jeu, la lecture, la préparation et le partage d’un repas, en insistant sur leur fonction de connaissance et d’échange. L'attention est tournée vers le processus engendré par le fait d’être ensemble. Chacun apportera sa contribution au travail et donnera forme à un organisme imprévisible et collectif, afin de repenser à de nouvelles formes de vie communes.


Faryal Chikh
Histoires Albertivillariennes
Vidéo, 2015

Une ville et son histoire. Découverte d’Aubervilliers à travers les souvenirs de ses habitants.  Découvrir un endroit, c’est découvrir un vécu. Commerces, hôpital, institutions ou passants… chacun a son mot à dire ! Ces témoignages ont été recueillis à la croisée de quatre chemins.


Tanguy Deza Caceres
Les bourgeons de la Semeuse
Blog, 2015

Ce site internet (ou blog) a été créé pour réunir des photos et des informations sur les plantes de La Semeuse. Ce jardin gagne ainsi en taille, permettant des « visites » à distance.
Les articles peuvent aussi bien être lus par de simples amateurs de La Semeuse, ou encore par des personnes désireuses de s'informer sur les plantes qui y sont présentes. De plus de petites pancartes y ont récemment fait leur apparition, ce blog reprend donc la même idée via internet. Il est également possible aux parrains et marraines des différents plants de se présenter en quelques lignes avec la plante dont ils s'occupent.


Alice Lenay
Aubervilliers 100 chemins
Vidéo, 2015

Dans les cafés et dans les rues d'Aubervilliers, je demande aux gens que je croise si je peux filmer leurs visages. Le moment face à l’objectif permet de démarrer des discussions qui n’auraient pas eu lieu autrement. Ces visages deviennent alors mes repères, sur les cartes de la ville.

  
Hee-jung Noh avec Lucie Linder
Passage
Installation, 2015

Cette action cherche à modifier la perception de l’espace urbain en intervenant in situ dans un passage de la ville d’Aubervilliers. Par des bandes de tissus suspendues, des habitants sont invités à découper un passage dans le tissu. Un effet de profondeur, la transparence et la superposition des couches rendent cette œuvre labyrinthique. Les passants sont invités à traverser l’œuvre pour emprunter le passage.


Marie Vial
Aube et vies liées
Création sonore, 5'33, 2015

Découvrir un quartier à l'aube. Y rencontrer les personnes qui vivent et font vivre le petit matin. Au détour d'une ruelle, sur une grande avenue, sur la place d'un marché, les ambiances y sont différentes... Mais toujours ce mélange de calme et d'agitation. Alors que les oiseaux chantent encore, les habitants de l'aube préparent le terrain pour les générations futures. Celles de 8h, de 9h. L'aube semble être en fait, les prémices d'une humanité.