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Il y a quelques mois, j’ai entrepris de « traduire » les sonnets de Shakespeare. J’ai employé ce mot de « traduire » faute d’un autre plus approprié, mais s’agissait-il vraiment de traduire ? Les sonnets sont nombreux et chacun ou presque demanderait d’être « traduit » de façon spécifique. Mes textes sont parfois très proches d’une traduction sticto sensu, d’autres fois mettent en œuvre des façons différentes d’entendre ce mot et s’apparentent davantage à une description, avec ou non pointes de commentaires, à un certain genre de « dessin », à une citation ou au contraire à une reformulation, voire une remise en chantier du matériau original, — ou tout cela mêlé. Comment appeler ce que j’ai commencé de faire ? Je suis passé par beaucoup de mots, j’en suis au verbe « soutirer ». Je « soutire » des textes aux sonnets de Shakespeare. C’est traduire, oui, mais pas vraiment, ou pas seulement. C’est « traduire, mais ».
Donner des nouvelles de ce « sentiment de mais », c’est ce que je ferai dans La Mosaïque des lexiques. (P. P.)