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Lors de sa résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers, Latifa Laâbissi a rassemblé un groupe de recherche, qui avait été initié à Nantes en 2012, réunissant des artistes (Mathieu Kléyébé Abonnenc, Patrick Bernier, Latifa Laâbissi, Olive Martin) ainsi que des théoriciennes et historiennes (Lotte Arndt, Emmanuelle Chérel) issus de différents champs disciplinaires. Ce groupe s'est formé dans l’objectif de réfléchir aux stratégies esthétiques développées dans le champ de l’art (notamment en France) pour notamment transformer les habitus visuels hérités de la colonisation et de ses conséquences. Une première étape de travail à l’École des Beaux-Arts de Nantes en janvier 2013 fut consacrée aux notions de stéréotype, contre-stéréotype et anti-stéréotype. La seconde étape de travail a notamment comportée un semaine de rencontres organisée aux Laboratoires d'Aubervilliers, du 9 au 13 décembre 2013.

 

L’expression « figures toxiques » désigne des formes, des images, des corps, des gestes générés par des représentations et des comportements qui produisent dans le champ social et culturel des assignations identitaires, des effets nocifs sur les individus et sur le corps social. Car ils reconduisent des  inégalités, des processus discriminatoires, des différenciations et des réifications identitaires. Elle signifie également un processus de rupture, de transformation, de résistance qui passe par l’utilisation complexe de ces représentations assujettissantes, par leur incarnation, leur déformation, leur torsion, leur défiguration. Ceci afin de retourner ces représentations, de les déconstruire, les désorienter et de désagréger l’enfermement de ces subjectivités étroitement policées. La « figure toxique » est une réaction à la violence éprouvée. Elle habite la crise, elle est omniprésente dans notre société.

DEsFIGURES TOXIQUES s'est attaché à identifier les « figures toxiques » opérantes aujourd’hui dans notre société. Quelles constructions ? Quels effets ? Le corps, comme lieu de symptôme et site de son dépassement, la performance comme espace de transaction de gestes, de circulation, l’institution comme lieu de transmission et d’expériences ont été au cœur de la semaine de rencontres et de programmation, programmée aux Laboratoires d’Aubervilliers en décembre 2013, en guise de seconde étape de travail.

A l'invitation du groupe de recherche, des invités interviendront quotidiennement pour des rencontres, plateformes de discussions et conférences (avec Alice Diop, Marie-Laure Allain, Elena Agudio, Yves Borowice, Maxime Cervulle, Azouz Gharbi, Olivier Marbœuf, Zahia Rahmani, Karima Ramdani, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, Ninette Succab-Glissant, Yolande Zauberman). Par ailleurs des performances de Nadia Beugré, Volmir Cordeiro et Latifa Laâbissi ont ponctuées cette semaine de rencontres.


Les échanges, matériaux et réflexions ont été rendus visibles en s’articulant autour d’un display — agencement malléable d’images et de textes exposés dans les Laboratoires d’Aubervilliers. Ce dispositif s’est enrichi tout au long de la semaine au fur et à mesure des différentes interventions.

Le programme de cette semaine de rencontres est disponible derrière ce lien Ruser l'image.






Ce projet a reçu le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis, et a été mené en collaboration avec l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes et le Département Danse de l’Université de Paris 8, Saint-Denis.