Printemps des Laboratoires #4 / Jour 1
Samedi 4 juin 2016, 10h-23h

 

Printemps des Laboratoires #4 / Psychotropification de la société

PLATEFORME PUBLIQUE AUX LABORATOIRES D'AUBERVILLIERS

Samedi 4 juin 2016, 9h30 - 23h




9h30     -    Accueil café

10h - 13h


La Psychotropification de la société
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une Introduction par Dora García, Alexandra Baudelot et Mathilde Villeneuve

Présentation de cette quatrième édition du Printemps des Laboratoires, problématique qui émane entre autre de la pratique artistique de Dora García, et en particulier à travers son projet Mad Marginal, qu’elle développe sous différentes formes depuis 2009, et Le Café des Voix  (The Hearing Voices Café), café éphémère installé pour l’occasion du 30 mai au 3 juin au café Pas si loin à Pantin.  


Pour une psychothérapie enfin démocratique..., par Tobie Nathan

« Penser la psychothérapie pour un monde ouvert, multiple, polyglotte, nécessairement polythéiste. Considérer que les thérapies d’Afrique, d’Asie et d’ailleurs méritent d’être considérées avec la même dignité que les nôtres. Accepter d’apprendre des techniques des mondes éloignées et se mettre à l’école des mondes à venir — tel est, en quelques mots, le programme de l’ethnopsychiatrie…
J’ai créé la première consultation d’ethnopsychiatrie en 1980, à l’hôpital Avicenne de Bobigny. J’y accueillais des patients provenant d’Afrique, d’Asie du Sud-Est, d’Amérique du Sud, dans leurs langues et selon les logiques de leur monde. J’ai immédiatement intégré des traducteurs dans le dispositif clinique, des médiateurs, des chercheurs. J’ai fait en sorte que la scène psychothérapique devienne un forum, un lieu ouvert, de débat contradictoire. J’ai depuis pris l’habitude de recevoir quiconque s’adresse à moi dans un dispositif qui lui offre des représentants, des interprètes, des témoins de ses origines et l’espoir de s’alimenter à ses propres sources. C’est le moins qu’on peut exiger d’une psychothérapie qui entend répondre aux idéaux démocratiques de notre société ».


Soigner les institutions : « présences proches », lieux de vie et institutions réinventées

« Deligny nommait présences proches les adultes qui s’occupaient des enfants autistes accueillis dans la communauté des Cévennes qu’il avait créée en 1967. Qu’est-ce qu’une présence proche ? Proche de quoi ? On peut sans doute considérer aujourd’hui l’expérience de Deligny comme une invention institutionnelle autant qu’un saut dans l’inconnu (Rimbaud) ». Jean-François Chevrier

Cette table ronde s’intéresse à la manière dont certaines expériences thérapeutiques ont été conduites à la marge des institutions traditionnelles à partir des années 50 en France pour inventer d’autres formes d’accompagnements adaptées aux pathologies et à l’histoire des individus qui la traversent. L’expérience de la communauté des Cévennes mise en place par Deligny, celle du Centre Georges-Devereux à l’initiative de Tobie Nathan, Centre Universitaire d’Aide Psychologique aux familles migrantes et laboratoire de recherche, où a été inventée entre autre la consultation d’ethnopsychiatrie, et la clinique de La Borde fondée par Jean Oury sont ici abordées en particulier pour mieux saisir comment la question des présences proches entre les différents membres de ces communautés et institutions inventées a été pensée et mise en pratique.

Avec Jean-François Chevrier, Florent Gabarron Garcia et Tobie Nathan.


13h    -    Pause déjeuner


14h30  


GRANDE SALLE - Conférence performée de Dingdingdong par Anne Collod, Emilie Hermant, Valérie Pihet (membres fondatrices)

Cette conférence performée raconte la création et les travaux de Dingdingdong – Institut de coproduction de savoir sur une maladie neuroévolutive rare, génétique et pour l’instant incurable : la maladie de Huntington. Regroupant artistes, chercheurs et personnes concernées, Dingdingdong a pour objectif d’inventer des formes inédites de collaborations pour réussir ses missions : explorer la maladie telle une planète inconnue, apprendre de ses métamorphoses, et chemin faisant mettre nos pratiques à l’école – ou plutôt à l’anti-école – de Huntington.



16h

PETITE SALLE - Enquêtes politiques et récits d’expérimentations : discussion autour des Cahiers d’enquêtes politiques (vivre, expérimenter, raconter)

« Ces Cahiers d’enquêtes politiques rassemblent des récits d’expérimentations et des textes écrits dans leur sillage. Il y est question de science-fiction et de la Renaissance, de mai 68 et d’enquêtes ouvrières, du soin et des squat, de communautés qui s’accrochent à la vie, de jardins collectifs, de ruines d’industrie, de hack et de machines bidouillées. Autant  d’enquêtes singulières qui engagent, à chaque fois, des manières de faire collectif et des formes de transmission de l’expérience. Ces textes invitent à créer des passages entre des mondes, à créer des nouvelles situations à partir desquelles la politique peut émerger. Ces Cahiers ne constituent pas un programme mais une invitation au voyage. »

Avec Josep Rafanell i Orra (modérateur), Rémi Eliçabe, Amandine Guibert et François Thoreau.

GRANDE SALLE - Auprès du Naufrage, par Silvia Maglioni et Graeme Thomson

Pour cette présentation, les artistes partiront d’une expérience récente de ce qu’ils ont appelé un « film naufragé », Disappear One, tourné principalement pendant un voyage transatlantique, avec la participation du groupe de recherche Presque Ruines ainsi que de la compagnie théâtrale brésilienne Ueinzz qui, pendant 20 ans, a mené un projet schizoscénique, « des répétitions de théâtre continues conçues comme une manière de soigner ». Au travers un montage d’images, de sons et de textes, les artistes proposeront une réflexion autour de l’idée d’habiter un naufrage existentiel de la subjectivité et de la sociabilité, ainsi que la possibilité de saisir l’effondrement et l’épuisement en tant qu’espace potentiel. Une île déserte d’invention et de renouvellement où le naufragé peut fabriquer et nourrir les conditions pour des formes de vie plus salutaires en face d’une tyrannie croissante du bien-être normatif.


18h

PETITE SALLE - Pratiques de soins et constitutions collectives : la question de l’auto-support et de l’entraide entre personnes concernées par des troubles singuliers

« Affirmer collectivement des nouveaux modes d’existence d’une expérience assignée jusqu’ici à l’anormalité ou à la pathologie: voilà le pari que de nombreux groupes se risquent à mettre en œuvre. Nous savons qu’il ne suffit pas de dénoncer les institutions « répressives », ni de s’installer dans le confort d’une pensée critique sans conséquences. Il faut aussi savoir accepter une certaine indétermination, celle qui nous protège des savoirs en surplomb et qui nous permet d’être attentifs à l’émergence de nouvelles expériences communes. Et ceci, que l’on déserte les institutions, que l’on demeure dans leurs bordure, ou qu’on les «squatte» pour les subvertir. Dans tous les cas, il y a au départ une hypothèse : faire confiance en la possibilité de créations collectives ».

Avec : Josep Rafanell i Orra (modérateur), Jean-Marc Dupaz, Magali Molinié, Pticarus et Alexandre Vaillant.

GRANDE SALLE - Therapeutic Townhall Meeting: heal the museum de Grace Ndiritu

Therapeutic Townhall Meeting est une performance chamanique au cours de laquelle Grace Ndiritu invite les participants à prendre part à un recouvrement thérapeutique de l’âme pour l’esprit collectif. L’artiste s’inspire des réunions de la Commission pour la vérité et la réconciliation (Truth and Reconciliation Commission : TRC) qui furent diffusées en direct à partir de 1996 à la télévision sud-africaine sous la forme d’une série de 96 épisodes, après la fin de l’apartheid. Pour la quatrième édition du Printemps des Laboratoires, elle utilisera l’instrument chamanique consistant à recouvrer l’âme lors d’un rassemblement, s’inscrivant dans le contexte de deux jours de rencontres sur la Psychotropification de la société, au cours desquels l’essor des maladies mentales dans la société contemporaine et la normalisation des prescriptions médicamenteuses, notamment d’antidépresseurs, seront discutés.
En permettant à la fois aux acteurs (victimes) et aux spectateurs (persécuteurs) de se rencontrer sur une sur une plateforme égalité, la dynamique d’ordinaire polarisée et politiquement chargée se trouve annulée ; un équilibrage des forces se crée, dans lequel on peut faire le procès de la société, et non celui des individus.

La performance sera donnée en anglais. Un protocole de préparation à respecter avant la participation sera adressé à chacun des participants pour confirmation.

Places limitées, RESERVATIONS OBLIGATOIRES
à reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90



20h   -   Dîner ouvert à tous

Prévoir une participation financière de 10 €
Sur réservation
à reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90