Conversation avec le jury (Philippe Guisgand, Julie Perrin, Laurent Pichaud, Myriam Van Imschoot, Elvan Zabunyan)
suivi d’un pot
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Entrée libre
sur réservation en ligne
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Cette recherche-création s’est déployée autour d’une réflexion sur la réception en danse et sur les modes de partage de celle-ci. Prenant à rebrousse-poil une histoire de la critique de danse qui juge et évalue, j’ai tenté de privilégier des démarches qui viennent perturber, troubler et brouiller les frontières entre création et réception. La première partie de ce travail consiste à trois analyses d’œuvres chorégraphiques : Une hypothèse de réinterprétation de Rita Quaglia (2009), histoire(s) d’Olga de Soto (2004) et enfin Admiring la Argentina de Kazuo Ôno (1977). Ces trois pièces révèlent trois manières de regarder des œuvres, trois manières de parler des/aux œuvres, trois manières de répondre à une danse en dansant. Les trois œuvres analysées en première partie se distinguent par l’importance qu’elles accordent à la subjectivité comme vectrice de savoirs (perceptifs et cognitifs). Ainsi, à la « réception performée » s’ajoute le terme de « critique affectée » pour compléter ma réflexion. Celle-ci désigne autant le caractère subjectif au sein des objets étudiés, que ma manière d’être à mon tour touchée et prise par les objets et personnes que j’ai observé·e·s ces dernières années. La critique affectée concerne également les parcours de deux critiques de danse — Laurence Louppe (1938-2012) et Jill Johnston (1929-2010) — qui constituent le centre d’attention de ma deuxième partie. À travers leurs pratiques critiques distinctes, il m’importe de questionner un héritage dont je souhaite me défaire ou au contraire que je désire faire mien. Cette recherche a été une progressive mise en abyme de mon regard de spectatrice et de différents modes de travail en tant qu’artiste-chercheure. Elle rend compte d’une multiplicité de formats — journal de bord, fragments critiques, analyses d’œuvres et analyses de pratiques, matériaux de performance — comme autant de points de vue sur une œuvre. À ce travail écrit, s’ajoute un temps performatif lors de la soutenance.