Bibliothèque du jardin d’agronomie tropicale à Vincennes, 2017
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Artiste Suisse, vivant entre Londres et Lisbonne, Uriel Orlow est invité par Les Laboratoires d’Aubervilliers à développer un nouveau projet artistique à l’occasion d’une résidence de recherche et production.

Sa recherche s’inspire du monde botanique en tant que scène mêlant histoire et politique. L’artiste considère les plantes aussi bien comme des témoins que comme des acteurs de l’histoire, comme des agents dynamiques se situant à la jonction entre les humains et la nature.
Dans le cadre de sa résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers, Uriel Orlow souhaite déployer sa recherche en lien avec le contexte local d’Aubervilliers, en explorant l’histoire de la Plaine des Vertus à travers son agriculture actuelle et ancienne.

Cette recherche donnera lieu à différentes formes présentées aux Laboratoires d’Aubervilliers. Deux rencontres programmées les samedis 12 et 19 mai 2018 permettront de rendre visible la recherche en cours. Ces rencontres mettront en dialogue plusieurs invités dont l’expertise alimente le travail de l’artiste. A l’automne de la même année, une exposition du projet sera proposée aux Laboratoires d’Aubervilliers, elle présentera de nouveaux travaux vidéos.

Dans le contexte singulier d’Aubervilliers, et à travers le prisme de la pensée économique des plantes, Uriel Orlow vise à développer sa recherche sur deux échelles, locale et internationale.

Pour cela, l’artiste a choisi de se concentrer sur cette période maraîchère qui va de la fin du XIXe siècle au début XXe siècle. Historiquement, Aubervilliers fut en effet une zone rurale fournissant à la population parisienne toutes sortes de légumes. Cette Plaine des Vertus représentait une part importante du Nord de Paris, faite de petits villages et de cultures très vastes. C’est aussi à cette période que la banlieue parisienne commence à fortement s’industrialiser. Ce moment de transition coïncide avec la conférence de Berlin de 1885, de laquelle découla le déplacement d’une partie de la production agricole vers l’Afrique. La plantation coloniale, en tant que système, constitue les prémisses de la conception de la plante comme agent économique et politique. Les spécialités cultivées à Aubervilliers au tournant du XIXe et du XXe siècle, sont en effet aujourd’hui produites au Sénégal ou encore au Mali. 

Par ailleurs, en suivant l’axe local, Uriel Orlow s’intéressera à la provenance et à la consommation des fruits et légumes vendus et achetés à Aubervilliers, dans les nombreuses épiceries chinoises, nord africaines, indiennes et subsahariennes que comptent la ville aujourd’hui. Cette recherche a pour but de cartographier les mouvements migratoires qui se croisent et cohabitent à Aubervilliers, et de démontrer la portée politique qui a toujours affectée ces flux. 

 



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Ce projet reçoit le soutien du Département de la Seine-Saint-Denis « aide à la résidence arts visuels », de Fluxus, de Pro Helvetia, Fondation Suisse pour la culture et de la FNAGP, Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques