ÉDITION SPÉCIALE LABOS X FESTIVAL JERK OFF 

La Fabrique des nouveaux imaginaires #7
Premiers gestes
Par Lucie Camous

Vendredi 19 septembre 2025
Ouverture des portes, 19h30 • Performances, 20h
Aux Laboratoires d'Aubervilliers

Dans le cadre du Festival Jerk Off, Mara Teboul, co-directrice des Laboratoires d'Aubervilliers à l'initiative du cycle de soirées "Premiers gestes » dédié aux pratiques émergentes, donne carte-blanche à l'artiste Lucie Camous pour l’organisation d'une soirée d’expérimentation collective où l’écriture chorégraphique se fraye une échappée hors des prismes validistes en mobilisant l’ensemble des corps et voix en présence. L’occasion de tordre et de désordonner les récits et gestes normatifs qui nous habitent en créant le temps d'une soirée dans l'espace des Laboratoires d'Aubervilliers des formes crip d’attention de langage et de mouvement.

Une soirée en présence de Crash Room (plateforme de traduction) et des Handi·es Tordu·es (collectif d’artistes, d’auteurices et de militanx handiqueer)

Voir le site du festival Jerk Off 

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INFORMATIONS PRATIQUES
 

Vendredi 19 septembre 2025
Ouverture des portes, 19h30 • Performances, 20h
Aux Laboratoires d'Aubervilliers

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LE DÉROULÉ
 

19h30
Ouverture des portes et discours d’introduction

20h00
No Anger [workshop performance]*
Marguerite Marechal [workshop performance]*
Soleil Ren [performance dansée]** 

Une soirée en présence de
Crash Room - plateforme de traduction
Les Handi·es Tordu·es - collectif d’artistes, d’auteurices et de militanx handiqueer

* Workshop performances : possible participation de l'ensemble des personnes en présence
** Performance de Soleil Ren : nudité partielle

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ACCESSIBILITÉ

Transcription écrite des discours d’introduction et de toute la programmation. 
La totalité du lieu est accessible aux personnes en fauteuil roulant. 
Pour des questions ou besoins spécifiques vous pouvez nous écrire en amont. Contact : Benjamin Margueritte - b.margueritte@leslaboratoires.org

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LE PROGRAMME
 

No Anger
Géster d’autres corps
[workshop performance]

Un corps digne est-il un corps debout, un corps assis bien droit sur une chaise ? « Allongé par terre ou se mouvant au sol, un corps ne peut être que contraire aux images de bienséance, de puissance, de santé. Le sol est l’espace de l’indécence, car les corps peuvent y être dérangés, désalignés, désassignés, déconnectés, reconnectés autrement les uns aux autres que ce qui est socialement admis. Dans ce workshop de danse contact-improvisation, l’espace va être empli de corps, mais aussi de voix, de sons, de certains mots et de certaines idées qui, d’habitude inaudibles et impensables, vont mettre l’espace en mouvement et les corps en danse. Les participants seront invités à être des corps, des voix, qui dansent et/ou lisent, désordonnent l’espace et réagencent le sol. » 

À travers sa pratique artistique qui mêle art vidéo, performance et écriture littéraire, No Anger interroge les modes d'expression et de monstration des corps. Inscrits dans un langage et un imaginaire communs, traversés par des rapports de domination, les mots et les images véhiculent une vision du monde qui légitime certaines réalités par rapport à d'autres, hiérarchisant les corps entre eux. No Anger vise à exprimer l'expérience de corps minorisés qui s'affranchissent de leur monstration hégémonique.

Marguerite Marechal
[workshop performance]

Cette performance active un ensemble de sculptures souhaitées fragiles, laine cardée et plâtrée, osseuse et poilues. Dans un geste collectif d’attention et d’interdépendance surtout il sera question de leur déplacement, de leur recomposition, peut-être même de la création d’une nouvelle architecture vous incluant comme partie prenante de leur équilibre. Leur manipulation vous demandera du soin et de la concentration, impliquera courbure, lenteur, tension et étirements. Chaque geste compte. Il ne s’agit pas tant de réussir que de tenter, ensemble, de faire tenir quelque chose — provisoirement. Le temps de la performance devient celui d’une construction collective, une manière d’être avec.

Marguerite Marechal, diplômée de l'École Supérieure d'Art d'Aix-en-Provence en 2023, vit et travaille désormais à Marseille. Sa pratique de sculpture et d’installation mêle structures architecturales et corporelles. À travers ces formes, elle extériorise des ressentis liés à sa propre expérience du handicap. Elle prend le parti de faire de la fragilité une force et l’impose dans ses travaux afin de nous remettre face à nos vulnérabilités. Elle la transmet aussi en explorant la corporéité des matériaux, les contraignant jusqu’à révéler leurs incapacités. Marguerite Maréchal fait partie de la collective des Handi·es tordu·es, composée d’artistes, auteurices et militantxs handiqueer, qui travaillent à l’intersection des vies handicapées et des identités LGBTQI (lesbiennes, gay, bisexuel·les, transgenre, queer, intersexes).

Soleil Ren
Sex with the white/ cis/ abled gaze (titre provisoire) 
[performance]

Dans cette performance joueuse et politique, Soleil Ren explore le moment du deuil de la vie valide. Un détour sans détransition, fantasme et manifeste du retour à la vie, rêves, parcours d'avant le tournant du handicap, pour mieux recommencer.
Plus généralement, cette performance affirme que les personnes trans racisées, - handifollx ou non - ont droit à tout ce qui suit : considération, solidarité, équité, empathie, une place dans tous les espaces, une reconnaissance de leur expertise intersectionnelle et de la place égale de leur réalité et de leur être au monde, leur souveraineté sur leur propre destinée.

Soleil Ren est diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2025. Il évolue entre Paris et Berlin. Ses films et performances ont été accueillis dans divers espaces underground et institutionnels à Londres, Paris, Berlin, Kassel. Ses recherches théoriques et plastiques se focalisent sur la céramique sculpturale, la performance et la vidéo, et ont pour thème l'optimisme et le corps comme objet de prophétie et de cosmogonie. Il organise également des ateliers, dans lesquels son travail prend des formes politiques, généreuses et participatives.  

Crash Room est une plateforme de traduction qui rend disponible en langue française des textes de poètes et d’artistes handicapéx. Se détachant des regards pathologisants, elle vise à faire connaître les perspectives que les personnes concernées ont sur leurs propres vies ainsi que des narrations informées par les théories crip, les disability studies et la neurodiversité. L’ensemble des textes sont disponibles en ligne sur un site internet qui s’éloigne des approches institutionnelles de l’accessibilité pour l’envisager comme un terrain d’expérimentations et de créations techniques et graphiques.

Les Handi·es Tordu·e·s sont une collective composée d’artistes, d’auteurices et de militanx handiqueer. Co-fondée par ses membres en ‚ƒ‚ , la collective se consacre actuellement à la vulgarisation de concepts trans*crip et à la traduction d’écrits anglophones, afin de les rendre accessibles au public francophone. Iels cherchent à créer un espace d’expression et de diffusion pour les voix marginalisées, au croisement des luttes queers et anti-validistes, et de rendre ainsi accessibles des savoirs souvent invisibilisés ou accessibles seulement à une élite. 

Lucie Camous développe une pratique curatoriale située à la croisée de récits intimes, d’expérimentations collectives et d’enjeux politiques.Iel cofonde Modèle vivant.e, collectif transféministe de dessin et de représentations dissidentes, puis Ostensible, structure de recherche-création dédiée aux crip & critical disability studies. Ses travaux donnent notamment lieu à la création de Variations, un podcast réunissant des voix d’artistes, de chercheureuses et d’activistes queer, crip, sourd·es et handicapé·es explorant les liens entre pratiques artistiques et engagements militants. Lucie Camous est membre de CEA - Association française des commissaires d’exposition, du REHF Réseau d’Études Handi-Féministe et après une résidence à Artagon Pantin partage les ateliers d’O Léonie (Paris 19ème).