Partager

 
 
 
 
No one to witness and adjust | Post-diplôme Art de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon — jour #2

 

 

No one 
to witness 
and adjust

 

Par les artistes du post-diplôme Art de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon : Haonan He, Sido lansari, Felixe Kazi-Tani, Ana Mathyas et Rafael Moreno avec Oulimata Gueye

 

Workshop : du 3 au 5 juillet 2023
Restitution : jeudi 6 juillet, 18h–21h

 

— Haonan He, Histoire du pavot, la danse de la psychopathie coloniale et la danse de la vie
— Felixe T* Kazi Tani, Les liquides qu’elles prenaient devenaient dans leurs bouches solides comme des pierres.
— Sido Lansari, Si je devais rester, je te gênerais. Alors je pars.
— Ana Mathyas, No time. 
— Rafael Moreno, The Architect (titre provisoire)

 

................................................................

 

Haonan He — Histoire du pavot, la danse de la psychopathie coloniale et la danse de la vie

Un paysage boisé du Yunnan-Birmanie et la figure du Bouddha endormi ; une conversation avec le pavot comme instrument et un compositeur jouant d'une flûte en céramique qui circule ensuite dans le public ; le dieu exotique du sommeil recouvert d'un manteau sonore qui danse en cycle d'une manière mécanique. Croisant artéfacts, histoire coloniale et spéculation, Haonan He imagine une performance sonore et visuelle en trois actes qui se déploie à travers l'histoire du pavot de la région de Yunnan, le Mandala et le son. Haonan He conçoit sa démarche comme un geste spéculatif pour désensorceler le pavot et imaginer d'autres potentiels que les pratiques colonisatrices qui ont circonscrit son usage à partir de la rencontre avec l’Europe. 

 

Felixe T* Kazi Tani — Les liquides qu’elles prenaient devenaient dans leurs bouches solides comme des pierres.

Félixe Kazi-Tani a choisi de tester quelques agencements inédits des recherches qu'iel mène actuellement et qui partent du constat que les cultures et les pratiques culinaires auxquelles iel a été acoutumé* portent en elles une certaine ambivalence : pratiques de soin individuel et collectif, pratiques sociales joyeuses, pratiques culturelles valorisées, la cuisine et plus généralement les pratiques et cultures de la table n'en demeurent pas moins le lieu d'une hiérarchisation de classe, de genre et même de race, qui participe à la normation hétérosexiste et bourgeoise des corps jusqu'à leurs fonctions métaboliques et biologiques les plus intimes. Qui mange quoi ? Comment ? Avec qui ? Aux Laboratoires, entre installation et performance, Félixe Kazi-Tani nous invitera à découvrir et à activer quelques-unes de ses pistes, depuis les banquets "amazoniques" luxuriants imaginés par Monique Wittig jusqu'aux recettes de cuisine mises en circulation à l'intérieur des communautés lesbiennes féministes.

→ Avec le soutien de La Semeuse.

 

Sido Lansari — Si je devais rester, je te gênerais. Alors je pars.

Sido Lansari se demande comment constituer une archive contemporaine qui fasse écho à l'absence d'archives sur la présence et les luttes des homosexuel·les magrebin·es des années 1980 à nos jours. Dans un contexte, historique et actuel, où les personnes homosexuelles arabes se doivent d'être "discrètes", Sido Lansari invite des personnes queer d'origine arabe et ou maghrébine à partager un moment de rencontre et de broderie en non mixité. Après une année de recherche dans les archives, il s’agit de quitter les fantômes pour recueillir des paroles échangées au gré des conversations dans l’atelier. La restitution prendra forme à travers des bribes de ces enregistrements disséminés dans divers endroits des Labos. Une expérimentation qui part de l'intime, le révèle tout en rendant énigmatique.

 

Ana Mathyas — No time.

No time est un essai visuel et sonore en deux étapes : le processus d'expérimentation et l'ouverture du processus conçu par Ana Mathyas (Brésil, São Paulo / Lyon) et développé avec la collaboration des artistes Jon Carlos Evans (Berlin, Allemagne / New-York, Etats-Unis) et Lena Bahule (Maputo, Mozambique) et Maëlys Meyer (Blanc Mesnil, France). 

Abordant la notion de temps comme une construction continue de la domination et du pouvoir, Ana Mathyas imagine un essai sensoriel qui fait allusion au "marco temporal/repère temporel” - une thèse juridique qui défend un changement dans la politique de démarcation des terres indigènes au Brésil - , afin d'interroger les contextes historiques de violence qui persistent dans l'expropriation des terres et l'assujettissement racial en tant que principe actif du capital mondial. Dans le contexte, l'artiste propose une tentative d'abandon de la linéarité coloniale-capitaliste en contrepoint d'une ouverture de l'espace pour que les opacités puissent coexister, converger et dénouer des trames dont la véritable compréhension en est la texture. Dans ce paysage de feedback entre le son, l'image et l'imagination, elle évoque la Po(éthique) de Denise Ferreira da Silva, une praxis radicale qui a pour tâche/question "la fin du monde tel qu'on le connaît".

 

Rafael Moreno — The Architect (titre provisoire)

Avec Aram Abbas, musicien et artiste syrien invité pour cette occasion, la proposition de Rafael Moreno à comme objet principal de chercher des façons d’explorer l’écriture comme "une pratique non linéaire, exercée dans un contexte restreint et de façon éphémère, visant à produire du sens".  Qu'est ce que l'on invente qui met en écriture, qui provoque l'envie d'écrire, qui génère des histoires. Explorant les potentiels du langage techno poétique, Iel considère la pratique d’écriture dans un sens large, construite à partir d’improvisation et de collages en utilisant du texte, du son, des objets et des gestes. L'exercice d’improvisation axé autour de la médiatisation des conditions d'écriture devrait donner forme à un objet final, entre performance et spectacle de marionnettes. Le personnage principal est un.e architecte qui va probablement devoir être confronté.e à l’enfer qu’iel a décidé de construire. 

 

................................................................

  

Informations pratiques

Jeudi 6 juillet, 18h–21h
Aux Laboratoires d'Aubervilliers
Entrée libre, sans inscription