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Printemps des Labos #3 - Bibliographie
 

 

Ouvrages

 
BLACKADDER Neil, Performing Opposition : Modern Theater and the Scandalized Audience. Westport : Praeger, 2003
 
Modern theater history is punctuated by instances of scandalized audience members disrupting and in some cases suspending the first production of a new play. Such incidents are usually dismissed as riots, as self-evident displays of philistinism. Neil Blackadder's intriguing new study reveals them in fact to be multifaceted conflicts, showing the ways in which these protesters-acting against plays by such notables as Jarry, Synge, and Brecht-creatively devised and enacted resistance through verbal rejoinders, physical gestures, and organized group demonstrations. Performing Opposition draws on reviews, memoirs, interviews, and court records to present engaging and insightful accounts of these clashes—clashes that Blackadder proposes as a unique and distinct category of event in a time when unprecedentedly restrained norms of auditorium behavior coincided with a regeneration of writing for the stage. Offering the first detailed examination of affronted theatergoers' counter-performances, the volume represents an intriguing illumination of a largely overlooked aspect of performed drama and its history.
 
 
BOAL Augusto, Théâtre de l'opprimé. Paris, la Découverte, 2006
 
L’être humain devient humain quand il invente le théâtre. La profession théâtrale, qui appartient à quelques-uns, ne doit pas cacher l’existence et la permanence de la vocation théâtrale, qui appartient à tous. Le théâtre est une vocation pour tout être humain.
Le théâtre de l’opprimé est un système d’exercices physiques, de jeux esthétiques, de techniques d’images et d’improvisations spéciales, dont le but est de sauvegarder, développer et redimensionner cette vocation humaine, en faisant de l’activité théâtrale un outil efficace pour la compréhension et la recherche de solutions à des problèmes sociaux et personnels.
 
 
BOLTANSKI Luc, CHIAPELLO Eve, Le nouvel esprit du capitalisme. Paris, Gallimard, 2011
 
Le capitalisme prospère ; la société se dégrade. La croissance du profit s'accompagne de celle de l'exclusion. La véritable crise n'est pas celle du capitalisme, mais celle de la critique du capitalisme. Trop souvent attachée à d'anciens schémas d'analyse, la critique conduit nombre de protestataires à se replier sur des modalités de défense efficaces dans le passé mais désormais largement inadaptées aux nouvelles formes du capitalisme redéployé. Cette crise, Ève Chiapello et Luc Boltanski, sociologues, l'analysent à la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme à partir d'une analyse inédite des textes de management qui ont nourri la pensée du patronat, irrigué les nouveaux modes d'organisation des entreprises : dès le milieu des années 70, le capitalisme renonce au principe fordiste de l'organisation hiérarchique du travail pour développer une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l'initiative des acteurs et l'autonomie relative de leur travail, mais au prix de leur sécurité matérielle et psychologique. Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à la formidable récupération de la «critique artiste» - celle qui, après Mai 68, n'avait eu de cesse de dénoncer l'aliénation de la vie quotidienne par l'alliance du Capital et de la bureaucratie. Une récupération qui a tué la «critique artiste». Comme, dans le même temps, la «critique sociale» manquait le tournant du néocapitalisme et demeurait rivée aux vieux schémas de la production hiérarchisée, on la trouva fort démunie lorsque l'hiver de la crise fut venu. C'est à une relance conjointe des deux critiques complémentaires du capitalisme qu'invite cet ouvrage sans équivalent.
 
 
CITTON Yves, Renverser l'insoutenable. Paris, Seuil, 2012
 
Dictature des marchés, politiques d’austérité, inégalités sociales criantes, catastrophes environnementales, crises démocratiques : de toutes parts nous arrivent les signes de la fin d’un monde. Pour Yves Citton, ce sont les pressions insoutenables que nous inflige un mode de développement fourvoyé qui rendent la situation actuelle invivable. Yves Citton prend la mesure de cet insoutenable à la fois environnemental, éthique, social, médiatique et psychique et propose un nouveau vocabulaire pour nous aider à appréhender les pressions qui nous traversent et nous rendent la vie de plus en plus intenable. À la croisée de la philosophie morale et politique, de l’économie et de la théorie littéraire, cet essai drôle enlevé prend le contre-pied du misérabilisme ambiant en révélant que le renversement de l’insoutenable est déjà inscrit dans la dynamique de nos gestes les plus communs et que tout geste politique prend sa source dans ces deux questions : Comment fais-je pression sans le vouloir ? Comment faire pression en le voulant ? Attentif au rôle de l’image et à l’évolution du discours politique, Yves Citton livre ici les moyens de repenser notre place et notre action dans un processus qui apparemment nous dépasse en montrant que l’on peut tirer parti des dispositifs médiatiques plutôt que de les subir et ainsi, une fois fait le deuil du Grand Soir, de proposer des alternatives à la politique du pire. ?
 
 
CVEJIC Bojana, LEPECKI André, PETRESIN-BACHELEZ Natasa, VERWOERT Jan, Le Mouvement - Performing the City. Berlin, Distanz, 2014
 
Since 1954 this quinquennial is a must in the field of contemporary art in public space. For its 60th anniversary in 2014 the Swiss Sculpture Exhibition in Biel/Bienne will replace the static presentation of artworks by performances in public space thus questioning the state of static representation and public involvement. Curated by Gianni Jetzer and Chris Sharp.
 
 
CVEJIC Bojana, VUJANOVIC Ana, Public sphere by performance. Berlin, B_books ; Aubervilliers, les Laboratoires d'Aubervilliers, 2012
 
Cet ouvrage livre les réflexions de deux membres du collectif de Belgrade Teorija koja Hada (Walking Theory), élaborées au cours d’une résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers. Bojana Cvejić et Ana Vujanović y explorent les manifestations de l’idéologie politique dans l’espace public, étayant leur réflexion par des exemples puisés dans l’histoire des régimes fascistes et communistes du XXe siècle, de l’ethno-nationalisme serbe et du système capitaliste néolibéral. S’éloignant d’une critique linguistique de l’idéologie basée sur une analyse de l’acte discursif, elles suggèrent qu’elle est incarnée et performée par les corps, notamment sous la forme de chorégraphies collectives et individuelles.
 
 
HAZAN Eric, La dynamique de la révolte. Sur des insurrections passées et d’autres à venir. Paris, La fabrique, 2015
 
Partout dans le monde les peuples se rebellent. Partout en Europe, les peuples se révoltent. Sauf en France… Le seul pays occidental à se doter d’une loi de surveillance de ses citoyens digne des pires dictatures, sans que cela ne provoque d’explosion de colère -à peine une vague d’inquiétude vite rabrouée par des socialos plus réactionnaires que jamais.
Partout dans le monde les peuples tentent de se saisir de leur destin. Sauf en France, où aucune révolution ne paraît possible. Où il ne se passe rien. Bien que le quotidien y devienne invivable. Faut-il repenser l’action commune ?
Eric Hazan s’est penché, moins sur cette question que sur celle du surgissement de l’étincelle qui viendra à coup sûr mettre le feu à la plaine française.
 
 
 
HOLMES Brian, Unleashing the Collective Phantoms : Essays in reverse Imagineering. New York, Autonomedia, 2008
 
These insurgent essays develop and critique some of the cultural and artistic projects that first arose with the worlwide wave of protests, around the turn of the millennium, against what the global South has long called neoliberalism. Dissent and the refusal of a programmed existence return continually to the street, but they also unfold in the intimacy of the imagination. Complex discourses and elaborate fictions pass through images, works, ideas and wild scenarios that hover around the edges of reality; museums, cinemas, books and theatres are only temporary homes for such things, and authors only a convenience. Times leaches away the graffiti of revolt, and the cynicism of power lays a new coat of paint. Yet still the collective phantoms return. These essays engage with the politics of aesthetics and artistic practice. They include "Cartography of Excess," "Flexible Personality and Networked Resistance," "Psycho-geography and the Imperial Infrastructure," "The Revenge of the Concept," "Artistic Autonomy and Communicaton Society," "Reverse Imagineering," "Transparency and Exodus," "Three Proposals for a Real Democracy," and more, from an author who is becoming a vital contributor to contemporary cultural theory and global political struggles.
 
 
KIRN Gal, KRALJ Gasper, PISKUR Bojana, New Public Spaces: Dissensual Political and Artistic Practises in the Post-Yugoslav Context. Maastricht, Jan van Eyck Academie ; Ljubljana, Moderna galerija, 2010
 
 
MOUFFE Chantal, Agonistique. Penser politiquement le monde. Paris, Beaux-Arts de Paris, 2014
 
Démocratie » et « Occident » sont-ils synonymes ? L’Europe sera-t-elle un jour unie ? Quelle est la nature de la politique radicale ? Eut peut-il avoir une réelle fonction critique ? Le conflit politique est inévitable dans notre société, mais ses effets ne sont pas forcément négatifs, loin de là. Comment, alors, gérer les différends insurmontables découlant des complexités de la culture moderne ? Dans cet ouvrage, Chantal Mouffe élabore sa philosophie politique de l’agonistique — recherche d’une démocratie radicale et plurielle — en examinant sa pertinence quant aux relations internationales, aux stratégies de la politique radicale, à l’avenir de l’Europe et aux pratiques artistiques. Elle démontre que dans de nombreuses circonstances où aucune alternative ne semble possible, l’agonistique offre des pistes inédites permettant de changer les choses. A travers sa critique du cosmopolitisme, du post-opéraïsme et de la théorie des modernités multiples, elle plaide en faveur d’un monde multipolaire au pluralisme culturel et politique réel.
 
 
NEUVEUX Olivier, Théâtres en lutte : le théâtre militant en France des années 1960 à nos jours. Paris, La Découverte, 2014
 
Depuis les années 1960, de nombreuses expériences théâtrales ont revendiqué en France un clair dessein politique. Inscrit au cœur des luttes (anti-impérialistes, ouvrières, féministes, immigrées, homosexuelles, altermondialistes, etc.), ce théâtre militant s’est donné pour but de contribuer, à sa manière, aux combats d’émancipation de son temps. Injustement déprécié ou ignoré, il constitue pourtant tout un pan de l’histoire théâtrale. Et c’est cette histoire inédite et passionnante que l’on découvrira dans cet ouvrage extrêmement documenté. Comment représenter la colère, l’injustice et l’espérance ? Quelles formes pour dire la lutte ou expliquer les mécanismes du capitalisme ? Et à qui de telles représentations doivent-elles être destinées ? Contrairement aux idées reçues, le théâtre militant n’a jamais cessé d’inventer des solutions dramaturgiques et scéniques pour mettre en scène le présent : un présent à transformer. Héritier d’Erwin Piscator, de Bertolt Brecht et des troupes d’agit-prop soviétiques, ce théâtre n’est pas homogène : il est traversé d’options politiques et esthétiques diverses, voire contradictoires, d’Armand Gatti à Augusto Boal, en passant par Alain Badiou, André Benedetto et de nombreux collectifs (la Troupe Z, Al Assifa, le Levant, le Groupov…). Revenir sur ces propositions, sur leurs richesses et leurs impasses, c’est tout autant s’opposer à l’oubli que tenter d’ouvrir des pistes pour le théâtre militant d’aujourd’hui.
 
 
NEVEUX Olivier, Politiques du spectateur : les enjeux du théâtre politique. Paris, La Découverte, 2013
 
Face au monde, ses crises et son devenir, un théâtre s'invente. Il réagit, dénonce, explique, illustre, propose : ce théâtre est politique. À ce titre, il s'inscrit dans une longue histoire, bien souvent déconsidérée : celle d'un théâtre qui prend acte des batailles de son temps. Mais ce théâtre d'aujourd'hui n'est pas homogène, il défend des orientations politiques dissemblables et fait en particulier de la place accordée au spectateur le lieu d'enjeux différents. En effet, la politique au théâtre se découvre aussi, de façon décisive, dans le rapport que le spectacle entend entretenir avec son spectateur. C'est à travers ce prisme qu'Olivier Neveux propose d'analyser le champ théâtral politique à l'heure du néolibéralisme. Comment le théâtre « transgressif » conçoit-il ses spectateurs ? Quelles facultés le théâtre « postdramatique » entend-il solliciter ? Que nous apprennent ces volontés de brusquer, sensibiliser, éclairer, mobiliser le spectateur ? Dans leur diversité, quelles conceptions de l'émancipation tous ces théâtres soutiennent-ils ? Car c'est bel et bien une interrogation sur la possibilité de l'émancipation et la part que peut y prendre le théâtre qui anime cet ouvrage : celle du spectateur, de l'artiste et de l'oeuvre émancipés. Réfléchir aux politiques du spectateur signifie alors s'intéresser tout autant aux politiques que le théâtre défend, à celles qu'il applique et aux définitions implicites qu'il propose, par là, de la politique.
 
 
PARTOUCHE Marc, La ligne oubliée. Marseille, Al Dante, 2004
 
De la « vie de bohème » au situationnisme, une histoire de l'art surprenante et indispensable : celle des regroupements dits « secondaires » qui n'ont cessé, depuis le milieu du XIXe siècle, de saper l'ordre social et culturel. Des Hydropathes au Surréalisme, en passant par le cabaret du Chat Noir et la Pataphysique, Marc Partouche renoue le fil subversif et humoristique liant la modernité du XIXe siècle et les avant-gardes du XXe.
La « lignée oubliée » est celle des artistes classés comme « mineurs » par une histoire officielle qui oppose systématiquement sérieux et humour, culture haute et culture basse. Refusant l'académisme sclérosant, Marc Partouche s'attache à ces pratiques artistiques nées dans les cabarets de Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, et considérées comme inassignables et infréquentables : l'art de la Bohème, des Hydropathes à Fluxus en passant par le lettrisme et le surréalisme, des salons caricaturaux du XIXe aux foires internationales d'Art contemporain du XXe siècle.
 
 
QUINTANE Nathalie, Les années 10. Paris, La fabrique, 2014

 
 
RÜB Christine, Other Possible Worlds : Proposals on this Side of Utopia. Berlin, Argobooks, 2011
 
Which roles can art projects, art spaces, self-organized academies and labs play in developing conceptions of the world that go beyond purely economic globalization? Projects from various parts of the world are invited to propose and test out other realities of life and world views, from small artistic attempts to social experimentation. Topics such as dealing with cultural differences, climate change, processes of levelling out and confusing complexities form the basis for a common space in which to rise questions.
The basis for Other Possible Worlds – Proposals on this Side of Utopia is a collection of ideas, concepts, models, terms, projects, kits and modes of acting. It is conceived as a pool for further projects in other parts of the world, it is open to further extension and it allows for varied formats. The NGBK is considered as a common and active space of inquiry for different formats like artistic contributions and installations, workshops, presentations, talks and video screenings.
 
 
ROSS Kristin, L’imaginaire de la Commune. Traduit de l'anglais par Étienne Dobenesque. Paris, La fabrique, 2015
 
William Morris, Élisée Reclus, Pierre Kropotkine : ce ne sont pas les premiers noms qui viennent à l’esprit s’agissant de la Commune de Paris. S’ils tiennent dans ce livre un rôle important, c’est que pour Kristin Ross, la Commune déborde l’espace-temps qui lui est habituellement attribué, les 72 jours écoulés et les fortifications sur lesquelles elle a combattu. L’Imaginaire signifie que cet événement révolutionnaire n’est pas seulement international mais qu’il s’étend bien au-delà du domaine de la politique, vers l’art, la littérature, l’éducation, la relation au travail. Ce n’est pas un hasard si les trois personnages principaux du livre sont un poète-artiste, un géographe et un scientifique-anarchiste russe : la Commune n’est pas un simple épisode de la grande fable républicaine, c’est un monde nouveau qui s’invente pendant ces brèves semaines, un monde qui n’a pas fini de hanter les uns et d’inspirer les autres.
 
 
THOMPSON Nato, Living as Form: Socially Engaged Art from 1991-2011. Cambridge, MIT Press, 2012
 
Over the past twenty years, an abundance of art forms have emerged that use aesthetics to affect social dynamics. These works are often produced by collectives or come out of a community context; they emphasize participation, dialogue, and action, and appear in situations ranging from theater to activism to urban planning to visual art to health care. Engaged with the texture of living, these art works often blur the line between art and life. This book offers the first global portrait of a complex and exciting mode of cultural production--one that has virtually redefined contemporary art practice. Living as Form grew out of a major exhibition at Creative Time in New York City. Like the exhibition, the book is a landmark survey of more than 100 projects selected by a thirty-person curatorial advisory team; each project is documented by a selection of color images. The artists include the Danish collective Superflex, who empower communities to challenge corporate interest; Turner Prize nominee Jeremy Deller, creator of socially and politically charged performance works; Women on Waves, who provide abortion services and information to women in regions where the procedure is illegal; and Santiágo Cirugeda, an architect who builds temporary structures to solve housing problems.
Living as Form contains commissioned essays from noted critics and theorists who look at this phenomenon from a global perspective and broaden the range of what constitutes this form.



Périodique
 
Multitudes, "Spécial soulèvements", n°50, automne 2012


 

Catalogue d’exposition

Playgrounds. Reinventing the square. Madrid : Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía and Siruela, 2014
 
Through a selection of works from different time periods and in different mediums (paintings, sculptures, installations, videos, photographs, archive devices…), this exhibition analyses the socialising, transgressive and political potential of play when it appears linked to public space. The premise of Playgrounds is twofold: on one side, the popular tradition of carnival shows how the possibility of using recreational logic to subvert, reinvent and transcend exists, if only temporarily. On the other side, there has been two fundamental constants in utopian imagery throughout history: the vindication of the need for free time (countering work time, productive time) and the acknowledged existence of a community of shared property, with a main sphere of materialisation in public space.