The L’anguish Channel
Programme 2
Opening Address - Prologue (HDV, colour 14' 15'', 2016)
L'Opening Address a inauguré le Centre de désapprentissage de la langue aux Laboratoires d'Aubervilliers - dont un extrait est consultable ici.
Ce texte a tout d’abord été écrit par les artistes en anglais avant d'être traduit en français. Les deux versions ont ensuite servies de base pour une adaptation en langue des signes par l'interprète Igor Casas qui, du fait des jeux de mots parfois trans-linguistiques porté par le texte original, s’est vu invité à inventer un certain nombre de nouvelles combinaisons de signes. Pour la première partie de l'Address, Casas a performé son interprétation avec un thérémine, dont le son a été modifié par un traitement de signal numérique en écho à ses mouvements de main et de corps. Pour la deuxième partie, un enregistrement sonore de la performance a été diffusée avec des sous-titres en direct, en anglais et français.
Pour ce second programme de The L’anguish Channel, Silvia Maglioni et Graeme Thomson présentent une version préliminaire d’une articulation filmée de ce travail, en se concentrant sur le prologue de l'Address, où trois phases de l’(im)possible traduction (signe - thérémine, thérémine - texte, voix - signe) sont placées dans un état de doute suspendu.
Opening Address, film still courtesy the artists
Programme 1
Underwritten by Shadows Still
(HD, couleur/nb 33 min, 2016)
Conçu initialement comme une lecture-performance, Underwritten by Shadows Still est un film pour des voix inaudibles composé de photogrammes sous-titrés issus de nombreux films et accompagnés d’une bande sonore électronique contenant des samples manipulés (des introductions piano des Lieder et des bruits ambiants des films), des sons qui émanent d’espaces avant ou entre les voix.
Les fragments sous-titrés des dialogues ou monologues de cinéma sont édités ensemble afin de former un discours continu qui puisse traverser tous ces photogrammes (stills) allant de l’enquête philosophique, à des observations quotidiennes à des bifurcations narratives.
Sous-écrire (underwriting) les images comme promesse ultime d’une ombre de la signification, les sous-titres constituent une autre sorte de sous-écriture, un langage mineur et “pauvre” de choses à demi parlées, entaillé de fissures, de silences et de changements imprévisibles de directions et de sens. Ainsi, des filets effilochés d’une conversation ouverte sont tissés de figures de différents films tout en étant contenus dans les méandres d’une autre voix inassignable qui appartient et s’adresse à personne en particulier. Une voix qui parle à la dernière personne, ou à la déniée personne.
Graeme Thomson & Silvia Maglioni, Underwritten by Shadows Still, 2016