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Traduit de l’allemand par Cybèle Bouteiller.

"Je comprends ce projet comme la suite de mon travail sur les partitions, sur la question de la paternité d’une œuvre et de la construction d’une identité. Est exécuté un solo se basant sur l’interprétation d’une pluralité de partitions. Seule, je ne suis personne. Je ne puis être seulement celle que je suis qu’à travers l’existence des autres et le miroir qu’ils me tendent. Or j’ai constaté que je suis dans les yeux des autres celle qui rit, ou celle qui aime rire. J’ai donc pour cet autoportrait souhaité qu’on m’offre des partitions de rire pour mon anniversaire.
Dans Rire, la forme minimaliste comportera nécessairement de multiples niveaux narratifs. Je ne cherche pas à énoncer le postulat d’un rire universel et impersonnel. Au contraire, comme je l’ai déjà laissé entendre dans le premier paragraphe, je souhaite soumettre la dimension sociologique et la question du genre qui entrent en jeu dans notre perception des apparences à un éclairage critique. Cela sera donné par la multiplicité des auteurs de partitions et de leurs profils respectifs et constituera la dominante de l’approche réservée à ce matériel dans le cadre du processus lié aux répétitions. Ce sera un “Portrait” d’Antonia Baehr – réalisé à travers les yeux et la perception des autres. [4]"

Antonia Baehr, décembre 2006.

[4] "Portrait" dans l’esprit de Gertrude Stein, "Portraits and Prayers, The Autobiography of Alice B. Toklas" (1934), entre autres.