À travers une approche expérimentale et poétique, Ana Mathyas cherche à répondre à la question : comment pouvons-nous transcender la notion du temps, ses représentations et ses développements violents ? À travers des pratiques sensorielles, spatiales et contre-hégémoniques du savoir, Ana Mathyas cherche à explorer les moyens de produire des actes de soin, de justice, de mutualité et de coexistence en opposition à notre monde profondément individualisé. Poussée par une réflexion sur ses origines et l'histoire qui a marqué la colonisation de son pays, le Brésil, l'artiste expérimente la "fiction" sous forme d'essais vidéo, pour tenter de démonter les récits de domination et de pouvoir constitués par une lecture linéaire du temps. Pour elle, le corps, les archives et les récits oraux et textuels sont des modes d'investigation permettant de re-signifier des mémoires négligées par la pensée coloniale. Intéressée par le processus plutôt que par la recherche de réponses fixes, elle utilise l'image et le son comme des dispositifs expérimentaux et performatifs, étendant leur forme à différents médias, tels que le texte, la sculpture, le dessin et l'installation.
Ana Mathyas est née à Campinas au Brésil et vit à Lyon. Après des études en communication, elle s'installe à São Paulo où elle travaille dans le domaine du cinéma en tant que directrice de la photographie, monteuse et directrice artistique. Elle produit une série de films en collaboration avec des artistes du corps et de la performance, ainsi que des essais vidéo en immersion artistique et des expositions pour des institutions telles que la Triennale d'art Frestas (Brésil). Actuellement Ana Mathyas est artiste-chercheuse au Post-diplôme des Beaux Arts de Lyon. Son travail a été exposé au Video Formes Festival - Téhéran (2023), à l'Ibrida Festival di Arti Intermediali - Italie (2023), au Video Arte Papo MIS Musée de l’image et du son - São Paulo (2022), au "Att Tänka Annorlund" Konsthallen Trollhättan - Suède (2022), au Festival International de l’image Valongo - Brésil (2019), dans l’exposition collective Lost Body à la Villa Waldberta - Allemagne (2019), à la Biennale Internationale Sesc de la Danse - São Paulo (2019), au Festival International de Videodanse - Colombie (2019) et dans l'exposition Agora somos todxs negrxs ?, Videobrasil - São Paulo (2017).