Au nom du peuple / Liaisons
Jeudi 3 mai 2018, à 19h

 

 

A l’occasion du lancement de leur livre Au nom du peuple, et dans le cadre de la sixième édition du Printemps des Laboratoires, Endetter et punir, Les Laboratoires d’Aubervilliers accueillent pour une soirée de rencontres, débats et concert, Liaisons. Plus qu’un collectif, moins qu’un monde, Liaisons est une inclinaison, une tangente, un carrefour de confrontations, de rencontres et de liens, basés à Paris, New York et Montréal.

Au nom du peuple, leur premier ouvrage, propose une série de témoignages et d’analyses du sursaut populiste mondial, à partir des formes locales qu’il prend autant aux États-Unis qu’en France, en Italie, au Japon, en Corée, au Liban, au Mexique, au Québec, en Russie et en Catalogne. Refusant de succomber au chantage qui veut combattre la démagogie en passant ses armes à gauche, ces autres forces tentent de naviguer dans les eaux troubles de l’époque avec des pensées de radicalement différentes. Le bouleversement des polarisations politiques provoqué par le populisme indique surtout l’urgence d’en développer une interprétation révolutionnaire globale et de faire les liens qui s’imposent.

Cette soirée s’articulera autour d’interventions aux formes libres, souvent poétiques, d’un concert et d’un menu proposé au bar et dont la cuisine aura été réalisée par les membres du groupe tout au long de la journée.



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Entrée libre sur invitation à 
reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90

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« Ce qui appartient à l’océan finit toujours par y revenir, sous une forme différente. L’infini océanique se manifeste dans une singularité de formes sensibles - celle du Saint Laurent lorsqu’il s’égare dans la violence des rapides de Lachine, de la Seine qui serpente des bocages jusqu’à la Manche ou la docile dispersion de l’Hudson dans l’Atlantique, sous le regard cruel de la métropole.
Il en va de même pour les phénomènes politiques planétaires : qu’ils soient planifiés ou qu’ils émanent d’une espèce de contagion virale transmise par l’air du temps, ils ne peuvent s’imposer qu’en épousant la singularité des formes locales. Face à chaque événements qui vient menacer son ordre, la standardisation planétaire réplique à coups de restructurations permanentes, montrant par-là l’étendue de ses ressources tactiques et stratégiques latentes. D’où l’urgence, en ce qui nous concerne, de mettre en rapport les phénomènes globaux, mais aussi de lier entre elles des formes spécifiques de résistances locales et de reconstruire des hypothèses révolutionnaires situées, pouvant néanmoins résonner à des milliers de kilomètres. Pour ne pas laisser les communications transocéaniques à l'ennemi, il nous faut assumer une discussion mondiale.
La question de savoir où en serait un hypothétique mouvement révolutionnaire aujourd’hui ne s’envisage qu’à condition de se demander si seulement nous sommes quelque part. Cela débute par le sentiment d’appartenir au plus lointain, d’être liés et tenus par des forces qui nous excèdent en grâce et en beauté - pour nous ouvrir à notre commune mondialité ». 

Liaisons, Au nom du peuple, Paris, éditions divergences, 2018