Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».
Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.
Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.
Atelier # 1
Nous ouvrirons ce cycle de lectures en étudiant deux textes qui se font écho l’un à l’autre. La psychiatrie biologique : une bulle spéculative ?, de François Gonon, neurobiologiste et directeur de recherche CNRS à l’institut des maladies neurodégénératives, université de Bordeaux, qui démontre comment la Recherche (et les politiques qui la financent) s’accroche à une vision génétique et biologique, nécessairement réductrice, et en ce sens dangereuse, de la maladie psychiatrique. Et, d’autre part, Ne tirez pas sur le messager ! Le mouvement international des entendeurs de voix, de Caroline von Taysen, psychologue spécialisée dans les situations de crise à Berlin, qui relate l’histoire d’Intervoice, la communauté internationale des entendeurs de voix, constituée par des gens en désaccord avec le modèle psychiatrique de la soi-disante schizophrénie. Contre les prescriptions neuroleptiques, un nombre important d’entendeurs de voix revendiquent une relation harmonieuse avec “leurs voix”, présentant en cela un lien pertinent avec leur vie.
Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Clara Gensburger: c.gensburger@leslaboratoires.org
Dates: les jeudi 22 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h)