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De quelles manières, dans leurs pratiques curatoriales et au sein des lieux qu’ils dirigent, les commissaires d’expositions investissent et mettent-ils au travail des figures toxiques? Rencontres modérées par Lotte Arndt et Mathieu Kléyébé Abonnenc.
10h: De l’accueil de ce qui vient sans visage et sans annonce, L'exposition Rendez-vous: sortie de mon corps imagine un corps débarrassé de sa biographie et "agit" par le flux contradictoires de la société contemporaine, un corps où apparaîtraient les vestiges des utopies, la violence du capitalisme comme les vibrations des cultures minoritaires. A partir de cette exposition manifeste à l'Espace Khiasma, Olivier Marboeuf revient sur sa pratique du lieu et ses recherches performatives qui mettent à l'épreuves les idées d'espaces disponibles et de possessions.
11h30: Cannibaliser et métaboliser les «figures toxiques» - hors des sentiers battus
Elena Agudio, historienne de l’art et curatrice, et Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, curateur et biotechnologue, co-dirigent le SAVVY Contemporary, centre d’art situé à Berlin. Il sera question de leur prochain projet, Giving contours to shadows, qui repense l’Histoire tel un genre de Pharmakon, au travers duquel les poisons se transformeraient en antidotes.
14h30: «L’exposition postcoloniale» comme figure toxique
Par Marie-Laure Allain Bonilla, historienne et critique: "Si nous savons ce qu’est une exposition coloniale et son antagonisme, telles les manifestations parisiennes de 1931, il est plus compliqué de définir précisément ce que serait une "exposition postcoloniale". Ceci probablement parce qu’il ne s’agit plus de s’inscrire en stricte opposition au fait colonial mais de proposer un espace discursif et visuel autre, témoignant des forces inégales de représentation culturelle. (...) Pour cette présentation, nous souhaitons nous intéresser à celles qui se rapprocheraient le plus de la notion de figure toxique. En nous appuyant sur des exemples précis depuis les années 1980, nous nous proposons de retracer une certaine histoire des expositions dites postcoloniales en en dégageant les éléments les plus toxiques, chargés d’infecter le tissu des pratiques curatoriales et de l’art contemporain"
16h: Table ronde entre Marie-Laure Allain Bonilla, Elena Agudio, Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, Olivier Marboeuf et Zahia Rahmani
Dans la seconde moitié de l’après midi, une table ronde sera consacrée à la structuration du milieu de l’art, à ses financements et à leurs impacts sur le travail artistique. Les artistes et les lieux engagés dans des pratiques contestant les confinements hégémoniques doivent faire face à la convoitise institutionnelle qui tend à incorporer des pratiques liminales. Celles-ci sont alors amenées à négocier leurs positionnements au sein de logiques qui désamorcent le trouble et le désordre qu’elles véhiculent. Quelles stratégies peuvent-être développées dans cette situation partagée par les artistes, théoriecien.ne.s, curateurs et lieux indépendants?
17h: Zahia Rahmani en conversation avec Emmanuelle Chérel
Art et mondialisation: les enjeux d’une position initiée depuis 2004 à l’Institut National d’Histoire de l’Art. Zahia Rahmani est écrivaine et historienne de l'art.
Entrée libre sur réservation à:
reservation@leslaboratoires.org et 01 53 56 15 90