Cette année, Les Laboratoires d’Aubervilliers reconduisent les ateliers de lecture qui, tous les quinze jours, proposent de mener collectivement recherches et réflexions autour d’une problématique spécifique abordée depuis différentes disciplines (l’art, les sciences humaines, la politique). Ces ateliers participent à la construction du « Printemps des Laboratoires », programmation qui se décline tout au long de l’année via des workshops, tables rondes, projections jusqu’à l’avènement d’un moment public intense. Ce rendez-vous public, qui aura lieu les 4 et 5 juin 2016, en constitue la mise en perspective finale à une échelle internationale. Cette programmation est articulée chaque année autour d’une notion spécifique ; cette année il s’agit de « La psychotropification de la société ».
Cette expression, associant les termes « psychopharmacie » et « tropisme », désigne le mouvement exponentiel de prescriptions et de consommation de médicaments dans le cadre du traitement des troubles mentaux et psychologiques. En pointant ce « tropisme » notre intention est de démontrer que derrière la normalisation de ces prescriptions s’érige une idéologie fascisante qui infiltre et dirige les sociétés occidentales, davantage préoccupées par la liberté d’action à conférer à l’industrie pharmaceutique qu’aux individus qui les composent.
Pour mener à bien cette réflexion collective qui traitera des effets de normalisation sous-tendus derrière le phénomène décrit, de l’état de la psychiatrie actuelle et de la place accordée à la maladie et à la folie dans notre société, nous vous proposons de nous réunir, un jeudi sur deux, à partir du 22 octobre, de 16h à 18h. Un ou plusieurs textes sont proposés et/ou choisi à chaque atelier pour le suivant.
Atelier # 3
Pour ce troisième atelier de lecture, nous étudierons deux textes issus de La perte des sens d’Ivan Illich, penseur de l'écologie politique et figure importante de la critique de la société industrielle, en particulier de la contre-productivité.
Ces deux textes, originellement parus en 1995 et 1998, sont publié dans un recueil posthume en 2004. Il s'agit de : « La société amortelle. De la difficulté de mourir de sa propre mort en 1995 » et « Ne nous laissez pas succomber au diagnostic, mais délivrez-nous des maux de la santé ».
Il y est notamment question du rétrécissement de nos visions et manières de vivre et d’accompagner la mort, des politiques de santé comme machine à casser les singularités, de la médecine qui a fait du combat contre la mort son devoir, du fait que nous sommes devenus des « paquets de diagnostics » et que notre état de santé prend la forme de statistiques. Nous tâcherons de questionner ensemble les dérives d’une désincarnation de la perception de soi, de la réduction du sujet à une « vie » plutôt qu’à un « être vivant » et notre difficulté à entreprendre des actions intransitives.
Textes à lire en amont de l’atelier, disponibles sur demande auprès de Clara Gensburger : c.gensuburger@leslaboratoires.org
Pour consulter un résumé des ateliers précédents ainsi que des textes ayant été précédemment étudiés, vous pouvez vous reportez à la synthèse des Ateleliers de lecture / Psychotropification de la Société.
Les textes sont décidés par le groupe et lus en amont de chaque atelier. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous, ils ont lieu le jeudi tous les quinze jours de 16h à 18h sur inscription.
Pour obtenir les textes étudiés, les compte-rendus de session, ou vous inscrire, contactez Clara Gensburger: c.gensburger@leslaboratoires.org
Dates: les jeudi 22 octobre, 5 novembre et 19 novembre, 3 décembre et 17 décembre, 7 et 21 janvier, 4 et 18 février, 10 et 24 mars, 7 avril (de 16h à 18h).