Un rituel se met en place autour de l’écran de cinéma.
Des ondes électromagnétiques transformées en sons envahissent l’espace de projection. Un hommage au Rituel du Serpent de Aby Warburg - lors d’une cérémonie annuelle, des danseurs Hopis rentraient en effet en communication avec la foudre en introduisant la tête d’un serpent à sonnettes vivant dans leur bouche. Warburg constate comment l’arrivée de l’électricité chez ces natifs américains du Nouveau Mexique est concomitante à la disparition du rituel. Car l’électricité serait la foudre domestiquée…
Cette plongée dans le courant électrique se poursuit par la projection de deux films. La conservatrice d’un musée ethnographique prend soin d’un vêtement indigène très ancien. Un second film se déplie autour d’une conversation entre mère et fille. Les liens de sang qui les unissent vibrent à travers l’image, tandis qu’elles peinent à démêler les conflits de leur filiation impossible. On se demande qu’est-ce que prendre soin, on ressent parfois la fusion et parfois la rupture.
Le rituel se finit par la naissance - ou l’invocation ? - d’un personnage de fiction. Une travestie révolutionnaire - ou criminelle ? - qui avant l’heure incarne l’émancipation des femmes, avant de fissurer l’éthique un peu plus. Son histoire sera un appel à la transe.
Opérations pour une disparition est le deuxième volet de l’exposition itinérante Disappearing operations, présentée comme une séance de cinéma étendu d’une durée de deux heures environ.
En collaboration avec Lyes Hammadouche et Eva Revox.
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Se munir d'un plaid ou de vêtements chauds
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Entrée libre sur réservation
à reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90
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Black on Red, film HD, 1h30, 2016 © Laura Huertas Millán et Evidencia Films
Catalina de Erauso, attribué à Arturo Lucía, XVIIe siècle