Séance proposée et animée par Barbara Manzetti, artiste en résidence aux Laboratoires d'Aubervilliers
L’embellie (Philippe van Cutsem, Belgique, 2009, 44 min., autoproduction)
J'entretiens une relation particulière avec l'espace filmique de Philippe Van Cutsem. Ce n'est pas une succession d'images que je regarde. C'est une habitation avec ses qualités. De temps et de lumière. Je suis à l'intérieur. D'une chambre. Qui tourne. Inversement et inversement. Qui se détourne de l'image. C'est simple. Et il y a quelque chose d'effrayant. Oui. Car la simplicité révèle et relève la solitude de chaque plan. Et la solitude est un travail. Qui déshabille. Dépouille. Enlève. Refroidit. Cette solitude semble contenir un nombre incalculable de soustractions. De décisions. D'humeurs. Et une respiration. Une relation tenue. Tendue. Vitale. Avec rien.
Philippe van Cutsem
J’ai pratiqué la peinture pendant une douzaine d’années, puis je me suis tourné vers la vidéo. C’était au début des années 90. J’ai ensuite expérimenté d’autres formes : installations, performances, théâtre, radio, pièces sonores, mais il ne s’agissait pas vraiment d’aller voir ailleurs. Je me demandais comment je pouvais moi aussi faire des films. Il m’a fallu ce long détour pour retrouver le cinéma - comme on retrouve sa maison - le cinéma dont je rêvais adolescent : un cinéma libre de toute contrainte de production, en prise directe sur le quotidien, sur la vie. Finalement, aujourd’hui, je fais peut-être des films comme jadis je faisais de la peinture.
Entrée libre
illegal_cinema #55