« Ne tirez pas sur l'ambulance »
L'invention de pratiques de soin en milieu hostile
Avec l'association de soins intercommunale.
Des personnes qui pratiquaient déjà du soin dans des endroits tels que des manifestations, des campements ou des chantiers collectifs ont décidé de s'associer pour acheter une ambulance. Elle intervient dans différents lieux : le Plateau de Millevaches, le camps de migrants de Ventimiglia, la ZAD de Notre Dame de Landes, la Jungle de Calais, la ligne de front à Bure, la place de la République occupée à Paris... Il s'agit de prendre soin des blessés par la police, faire intrusion par le soin dans un milieu hostile. Se lier. Dans le Plateau de Millevaches et ailleurs.
Il y a la basse police, celle qui blesse, qui mutile, qui tue parfois. Mais il y a aussi d'autres polices, d'autres formes d'hostilité : celles de l'administration du soin, celles de la déliaison qu'entraîne la délégation des gestes du soin aux institutions, par ailleurs de plus en plus asphyxiées pas les plans d'austérité.
Depuis 6 ans, des rencontres hexagonales rassemblent des gens qui se réapproprient diverses pratiques de soin : le soin psy, le planning familial, l'usage thérapeutique des plantes, les premiers secours (...). Dans certains endroits des liens se sont tissés avec des réseaux locaux de professionnels soignants (médecins généralistes, infirmières, psychologues, psychiatres, botanistes..) et avec des collectifs qui explorent la transmission des formes de savoirs situées. Des rencontres ont également lieu avec des dispensaires autogérés en Grèce et d'autres expériences d'autonomie politique ailleurs...
La question n'est peut-être pas d'emblée, ici, de se défaire des institutions, mais de faire émerger des formes d'autonomie. Autrement dit, de se fabriquer de nouvelles dépendances : instaurer des formes de vie collectives qui nous relient à un commun toujours provisoire, fait de rencontres imprévues. Un commun hétérogène.
Créer des lieux contenants et propices aux rencontres contre le quadrillage des espaces administrés.
Mais aussi sédimenter l'expérience. C'est donc la question de la transmission qui se pose nécessairement.
Pour cette rencontre, nous compterons avec la présence de Gabrielle et de Thomas, membres de l'association de soins intercommunale.
Entrée libre sur réservation à
reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90