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Planification de l’espace public : entre instrumentalisation et appropriation
Mardi 6 février 2018, à 19h

 

 

PLANIFICATION DE L'ESPACE PUBLIC :
entre instrumentalisation et appropriation

Qu’est-ce que construire un espace démocratique ?

Mardi 6 février 2018, à 19h

 

Flambant neuve, en pleine appropriation, vantée par les divers offices de tourisme parisiens comme un triomphe des espaces piétons sur la circuation automobile, un lieu dédié à la promenade, à la festivité, fleurant bon la citoyenneté, l’usage partagé de l’espace public..., l’histoire de la place de la République, avec ses paradoxes et ses polémiques, rend compte de la complexité du tissu urbain.

Sa taille monumentale est due au Baron Haussmann qui décida le percement de la ville de Paris dans l'objectif de lui fournir une immense caserne devant accueillir 3 200 militaires, de permettre l’implantation de grands magasins, de raser les théâtres populaires et enfin de contrôler les faubourgs.

La statue aujourd’hui centrale célèbre une République triomphante, qui porte haut des valeurs qui ne sont visiblement ni vraiment celles de la tentative de restauration de la monarchie, ni celles de la Commune de Paris qui a précédé son implantation.

Aujourd’hui dédiée aux piétons, son organisation a posé questions, certains voyant un héritage du baron Haussmann dans cette place où la promenade serait un accès facilité aux grandes chaînes commerciales qui la bordent, aux rassemblements, mais aussi aux nasses de la police.

Place de la République, symboliques et valeurs sautent aux yeux. Sont-elles représentées par cette femme géante et sa branche d’olivier ? Sont-elles dans la planification spatiale semblant encourager la croissance économique et la sécurisation des événements ? Ou encore, dans l’espace laissé à l’interprétation de celles et ceux qui la pratiquent ? Ces questions concernent plus largement le Grand Paris, et ses dynamiques d’attractivité territoriale.

En présence de Joëlle Zask, philosophe, Antoine Viger-Kohler, architecte et de Xavier Dousson, architecte et enquêteur, nous nous demanderons au cours de cette soirée que signifie concevoir un espace public dans le cadre du Grand Paris ? Quels sont les interlocuteurs dans un tel projet et comment se déroule le processus ? Dans la mesure où la notion de République est invoquée, nous réfléchirons également à la pensée démocratique et si celle-ci peut s’intensifier via l’urbanisme et
l’architecture ? Et si les initiatives des habitants sont et peuvent être
prises en compte ?

 

 

Entrée libre et gratuite, sur réservation à
reservation@leslaboratoires.org ou 01 53 56 15 90

 

 

image _ tous droits réservés

 

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Joëlle Zask est philosophe spécialiste en philosophie politique, maître de conférence HDR à l’Université de Provence.  Ses recherches portent sur l’art dans les lieux publics, la démocratie, la culture et la notion de participation. Elle est auteure notamment de Participer : Essai sur les formes démocratiques de la participation, ainsi que La démocratie aux champs, traitant des systèmes d’autogestion et des politiques démocratiques développés par les cultivateurs de la terre, des paysans aux jardiniers urbains.

Antoine Viger-Kohler, architecte et urbaniste associé à l’agence TVK, travaillant avec les questions de complexité et de paradoxes dans les villes contemporaines, recherches bien illustrées par la nouvelle place de la République, qu’ils ont conçue. L’agence a également récemment remporté la consultation internationale du Grand Paris : Réinventons la métropole pour les sites du Campus de Cachan et de Terrains Leclaire à Clichy sous Bois.

Xavier Dousson est architecte DPLG, docteur en Histoire de l’Art, chercheur au LACTH, et enseignant à l’École nationale d’architecture et de paysage de Lille. Il est membre de Bazar Urbain, collectif pluridisciplinaire (urbanisme, architecture, sociologie) menant des enquêtes pour mettre en question acteurs, usages, contextes et processus en amont de projets d’aménagements. Avec La Place de la République en Marches, ils ont invité les divers acteurs de la place de la République à leur raconter lors de marches leurs usages, leurs habitudes, leurs questions. Ce travail a servi de base de réflexion à l’agence TVK.

 

ARF