Séance proposée et présentée par Julien Blanpied, artiste-photographe et assistant d'exposition au MAC/VAL
Royal Wedding (essai-vidéo de Katia Anguelova, Julien Blanpied, Albane Duvillier, Thierry Leviez, Guillaume Mansart et Clément Nouet, supervisé par Vincent Pécoil, critique d’art et commissaire d’exposition, réalisé dans le cadre de l'École du Magasin, Grenoble, France, 2003)
Royal Wedding ouvre une réflexion sur les rapports au réel dans les pratiques artistiques contemporaines, l’infotainment (documentaire, cinéma, série, télé-réalité, retransmission “en direct”...) et autres formats associés. Le titre du projet fait référence à un événement médiatique, celui d’un mariage princier, symptomatique de l’ampleur de la scénarisation des événements en vue de leur retransmission télévisée en direct. Mallarmé a écrit un jour que « le monde [était] fait pour aboutir à un livre ». La retransmission de ce mariage, elle, dit à sa manière, que l’Empire britannique était fait pour aboutir à une émission de télévision.
« Les gens étaient-ils si bêtes avant la télévision ? », se demandait Liam Gillick. La télévision est omniprésente, l’un de ses derniers formats—la télé-réalité—est devenu un phénomène, débattu par la société, et ceux qui travaillent autour des formes, des images et de leur médiation n’y sont pas indifférents. Nous produisons un objet visuel qui mêle les dispositifs formels mis en oeuvre par les artistes à ceux utilisés dans le domaine de l'infotainment pour permettre l’articulation entre ces différents champs.
Cet essai vidéo est un objet nomade, il a trouvé d'abord comme lieu d'exhibition le MAMCO à Genève, dans l'appartement reconstitué de Ghislain Mollet-Viéville (2004), puis dans une version longue dans un contexte domestique (2006), celui de la galerie-appartement C.O.N.SO.L.E. Il nous a semblé pertinent de proposer cet essai vidéo dans le cadre d'illegal_cinema parce que l'objet que nous avons réalisé est une forme de production de savoir alternative, expérimentale et transversale.