Classes de Lutte #4 / Sortir de la clandestinité, le parcours du combattant ?
Mardi 12 septembre 2017, 19h

 

Classes de Lutte #4 /
Sortir de la clandestinité, le parcours du combattant ?

Rencontre le mardi 12 septembre 2017, 19h

 

                                            « On bosse ici, on vit ici, on reste ici ! »

Cri de ralliement, affirmation collective du droit à être ici plutôt qu'ailleurs, le slogan résonne dans les manifestations de travailleurs sans-papiers depuis plus de vingt ans dorénavant. Il se fait l'écho d'une histoire des luttes, occultée et bien souvent inconnue. Ses personnages principaux sortent de l'ombre à laquelle une société les assigne en les privant d'une identité administrative légale.

Dans les interstices du monde social où elles et ils évoluent, les sans-papiers sont confrontés à une société schizophrène. L'économie capitaliste se nourrit de l'exploitation des travailleurs sans statuts, cantonnés à des emplois précaires et sous-payés. En même temps, l'État déploie un arsenal juridique et policier de plus en plus répressif d'expulsion. La procédure de tri administratif des étrangers se raffine pour justifier l’exclusion. La violence se fait invisible aux marges du monde social, dans les rouages administratifs et les espaces d’enfermement et de mise à l’écart. Sa légitimation par des discours xénophobes et identitaires de définition de “l’indésirable” ou du “clandestin” rend le reste de la population indifférent et ignorant.

Les hommes qui nous font l'honneur de nous accompagner durant la soirée ont, à un moment donné, perdu leurs papiers, c'est-à-dire leur existence légale, leur droit à être ici plutôt qu'ailleurs aux yeux de l'État. Ils se sont regroupés, unis et ont revendiqué leur présence.

 

ENTREEE LIBRE SUR RESERVATION
à reservation@leslaboratoires.org ou au 01 53 56 15 90

 

Le Pacific Princess, bâteau réalisé dans la jungle de Calais à partir de grenades lacrymogène usagées, installé sur la devanture d'un barbier du bidonville, 2015  _  image Michel Abecassis

 


La soirée débutera à 19 heures avec la projection du court métrage d'Hugo Chesnard intitulé La France qui se lève tôt (15'). Il retrace l'arrestation et l'expulsion hors de France de Souleymane Bagayogo qui sera présent parmi nous.

Elle se prolongera en présence de

Souleymane Bagayogo, qui est arrivé du Mali en 2001. Devenu sans-papiers, il est arrêté sur son lieu de travail, enfermé au CRA de Bobigny et victime de violences policières lors de la première tentative d’expulsion. Renvoyé au Mali où il passe deux ans, il est aidé par l’Association Malienne des Expulsés ainsi que la CGT 93. Il revient en France, est régularisé puis naturalisé. Il travaille aujourd’hui à la CGT.

Hugo Chesnard, régisseur de formation, est réalisateur. Après avoir tourné plusieurs courts-métrages, il travaille à la réalisation de son premier long métrage. Touché à la lecture du récit de l’expulsion de Souleymane Bagayogo relaté dans la presse, il décide d’en faire un court-métrage sous la forme d’une comédie musicale.

Aboubakar Dembia, après des études de philosophie en Côte d’Ivoire, arrive en France 2016. Actuellement, il habite le squat de la rue Schaeffer à Aubervilliers. Menacés d’expulsion, les habitants du squat se sont constitués en collectif : ils revendiquent leur droit au logement et à la régularisation.

Mamadou Kebe est arrivé en France en avril 2007. Jusqu’à sa régularisation définitive en 2011, il connaît les aléas des refus administratifs et s’engage dans les mouvements de lutte et de grève des travailleurs sans-papiers. Naturalisé en juin 2015, il milite à la CGT Bobigny et aide à la régularisation des personnes qu’il rencontre.



Manifestation pour la fermeture des Centres de Rétention Administrative (CRA de Vincennes) le 18 juin 2016  _  image Nicolas Jaoul

 

 

ARF