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10-22 septembre 2012
Laurent Pichaud, Rémy Héritier, Mathieu Bouvier, Marcelline Delbecq, Anne Kerzerho, officeabc, Gilles Saussier.
Les conférences au sommet (film en tournage journalier, du 10 au 22 septembre)
Mathieu Bouvier, avec Céline Cartillier, Marie Orts, Antoine Cegarra
Chaque jour, une expédition quitte la vallée de larmes, roule dans l'avalanche (d'informations, etc.), remonte la pente, et arrivée au refuge, tient la conférence au sommet d'un journal d'altitude: "La Montagne d'Aubervilliers". Là haut, la clameur du monde est un bruit blanc. On a l'écho comme porte-voix, on peut enfin crier comme des sourds. On peut reprendre la parole aux discours qui nous la coupent.
Samedi 15 septembre, 15h : répétition publique d'une séquence du film : une séance de lévitation. durée approximative : 2h
Dimanche 16 septembre, 16h : tournage en public d'une séquence du film : une séance de lévitation. durée approximative : 2h
Jeudi 20 septembre, 20h : répétition publique d'une séquence du film : un choeur hurlant. durée approximative : 2h
Vendredi 21 septembre, 21h : tournage en public d'une séquence du film : un choeur hurlant. durée approximative : 2h
Arrêt sur image (Stop motion)
Marcelline Delbecq
The picture holds. The action and the sound stop. ("L'image se fige. Action et son s'interrompent").
Ou comment, à partir de la didascalie d'un arrêt sur image — soit la mise en mots d'une interruption visuelle et sonore — interroger la fragmentation du temps, la possibilité de son gel, questionner le hors-champ, inventer son passé et son futur, épuiser son présent. L'arrêt sur image est image avant tout, mais que deviendrait-il si l'image disparaissait ? Mots ? Sons ? Voix ? Gestes ? D'où la naissance d'une conférence en mouvement pour tenter d'éclaircir l'arrêt du temps.
Le site archéologique de La Montagne d’Aubervilliers
Rémy Héritier
Le site archéologique de La Montagne d’Aubervilliers sera activé de différentes manière durant les treize journées d’ascension :
Lors de double discussions publiques :
Trois protagonistes sont assis sur des chaises disposées en arc de cercle sur plateau de théâtre. Des rideaux de velours noir bordent trois côtés de l’espace. Ils discutent les yeux fermés face au micro d’un enregistreur.
Chacune de ces conversations en épisode durera 20 minutes exactement.
Via la production d’objets qui les documenteront : objets plastiques ou performatifs, fac similé d’objets ou renactment de situations exhumés lors de nos fouilles discursives.
La Chambre d'écho
Anne Kerzerho, Valérie Castan, Sabine Macher
Dans le cadre d'Edition spéciale #La Montagne d’Aubervilliers consacrée aux formes de la « publication performée », nous sommes intéressées à la pratique d’audiodescription et de façon plus large à celle de description, appréhendées comme des activités propices à un travail d’écart, de distanciation, de « déshadésion » du réel. La description orale et factuelle d’une situation surajoutée (pour les voyants), substituée (pour les non ou mal voyants) à l’action à elle-même ouvre des potentiels de fiction, de pluralité de sens permettant à ceux qui l’expérimentent de rejouer une information.
Cet effet d’écho met en jeu explicitement la question du regard et de la perception. Ainsi, pour reprendre la définition donnée par l’association française d’audiodescription, la pratique de celle-ci requiert de « (d)’être capable d’analyser la structure de l’œuvre, d’en ressentir l’émotion, de comprendre les intentions de l’auteur, de définir les enjeux dramatiques, les éléments sonores et/ou visuels et de hiérarchiser les informations. »
Elle ne prétend pas à une lecture univoque mais intervient de telle façon que celui qui écoute soit à même de construire sa propre image mentale, son propre point de vue.
C’est cet effet performatif du langage qui nous vous proposons d’expérimenter au travers de ces pratiques de description.
Les supports seront divers : spectacles ou images d’actualité, de même que les règles du jeu descriptif.
Un atelier ouvert au public aura lieu aux Laboratoires d'Aubervilliers le 18 septembre de 16h à 18h.
Renseignements et inscriptions: v.bobin@leslaboratoires.org / 01 53 56 15 94
«Le chercheur d'or ira à la foire»
officeabc & Paul Bardet
Le projet s'inscrit dans un dialogue avec des objets ramenés*, des images assemblées que chacun, montagnards inclus, pourra, s'il le veut, activer en les questionnant, les dessinant, les filmant, les décrivant, etc.
notre espace de montage et de démontage aux Labos sera ouvert à divers échanges et l'ensemble des choses, dessinées, photographiées, fabriquées, commentées se retrouveront remontées dans un journal à multiples pages, boîte-enregistreuse glissée au centre de «La Montagne d'Aubervilliers».
(*) parmi les objets ramenés, deux livres seront mis à disposition du public ainsi qu'une série de cartes postales de plantes fictives réalisées par Michal & Prune et une suite de «têtes de poneys» mise en forme par Cécile Amigas et Nathalie Boulet
trou( )er l’information?
Laurent Pichaud
A partir d’une collecte journalière d’images d’actualités, découpées dans la presse quotidienne ou dans le réel environnant des Laboratoires d’Aubervilliers, arpenter deux chemins de traverse:
— comprendre ce qu’éclairerait un manque d’image illustrative, ou
— penser des images par d’autres images
Table rase & Journal intime
Gilles Saussier
Deux installations sont contruites et photographiées pendant treize jours.
Table rase est une montagne d'archives familiales (livres, journaux, illustrés) à partir de laquelle est édifié et documenté un monument dont l'équilibre se fait chaque jour plus précaire. Un chemin de fer composé de pages puisées dans chacun de ces cartons fait face à cette montagne. L'ascension se poursuit jusqu'à l'avalanche finale.
Journal intime est une série de photographies de présentoirs de presse. Dégagé des journaux qui le recouvrent habituellement, ce mobilier n'ayant été conçu ni pour être vu ni pour s'exposer, révèle sa qualité de contre-forme et de support imaginaire à l'instar du journal blanc de la Montagne d'Aubervilliers.