Partant de l’ouvrage du XIIIe siècle, L'art de conserver la santé, la danseuse et chorégraphe Ondine Cloez, en résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers, multiplie les propositions en arborescence : une pièce chorégraphique, des balades et visites et des conférences prolongeant sa réflexion sur la santé et le Moyen Âge.
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Calendrier des ouvertures publique
Samedi 24 octobre 2020
La Ballade des plantes en balade albertivillarienne
(dans le cadre du CDDU / le Centre de Développement de la Déambulation Urbaine)
Dimanche 25 octobre 2020
Atelier de cuisine à bases de plantes sauvages
(dans le cadre du CDDU / le Centre de Développement de la Déambulation Urbaine)
Samedi 13 février 2021
Conférence avec Estela Bonnaffoux et Mounia Et Kotnl
(disponible en ligne)
Samedi 22 mai 2021
« La vie sans santé : la maladie comme enjeu politique et social »
Rencontre avec Aurélie Brousse et Lucie Sergent
(disponible en ligne)
Du 27 au 30 mai 2021
L'art de conserver la santé
(spectacle avec le Festival d'Automne à Paris)
Du 15 au 19 juin 2021
Vacances vacance
(spectacle avec le Festival d'Automne à Paris)
Vendredi 3 septembre 2021
Jardin sauvage / domestique nature (partie 1)
Conférence-lecture par la médiéviste Viviane Griveau-Genest
Du 16 octobre au 18 décembre 2021
De l'ortie
Intervention dans la cadre de l'exposition Par quatre chemins
Samedi 11 décembre 2021
Rencontre avec Christophe Martet (président d’Act Up de 1994 à 1996) et Amalini Simon (psychologue clinicienne à l'Hôpital Avicenne et secrétaire de l'Association Internationale d'Ethnopsychiatrie).
Samedi 23 avril 2022
Comment prenons-nous soin des autres ?
Les regards de Valérie Delattre, archéo-anthropologue et Magali Assor, responsable de la démarche de réflexion éthique pour l'Association « Les Petits Frères des Pauvres »
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Répétition et création
Lorsque nous pensons au Moyen Âge, cette époque nous apparaît lointaine, révolue, nous avons du mal à nous y identifier. Les historien.ne.s médiévistes affirment que nous ne connaissons pas les gestes du Moyen Âge. Par exemple, nous ne savons pas comment les gens se disaient bonjour dans la rue. En tant que chorégraphe, imaginer une époque sans ses gestes me paraît une contradiction intéressante. La quête des gestes perdus et absents me semblent constituer une piste féconde. Le public peut-il entrevoir des gestes médiévaux en observant des corps de danseuses contemporaines ?
Ondine Cloez se réfère aux études de Guillemette Bolens, sur la kinésie en littérature ― tel Le Style des gestes : corporéité et kinésie dans le récit littéraire, 2008 ― qui englobe sensations, émotions, mémoire, corps, intelligence cognitive et kinesthésique.
Formellement, le désir n’est pas que le Moyen Âge devienne l’esthétique de la pièce, mais plutôt de réfléchir à comment, aujourd’hui, nous parvenons ou non à nous mettre en relation avec le passé. Ce passé qui a peut-être survécu à notre insu dans nos corps, via nos gestes. Il ne s’agit donc pas de retrouver des gestes, mais de travailler sur ce qui manque, en somme sur ce que nous ne pouvons pas « montrer ».
Plantes, jardins, balades
Regimen Sanitatis Salernitanum ou L’art de conserver la santé est un ouvrage qui contient beaucoup d’informations sur les plantes ― sur celles que nous mangeons autant que sur celles que nous utilisons pour nous soigner. Aidée de La Semeuse, Ondine Cloez souhaite proposer aux publics des Laboratoires des balades dans le cadre du CDDU / le Centre de Développement de la Déambulation Urbaine. Occasion notamment de permettre la découverte de certains espaces cultivés à Aubervilliers, et de mettre en relation ce que nous voyons aujourd’hui avec ce qui a pu exister il y a 800 ans au même endroit, ou en tout cas dans la région européenne.
Ces balades n’ont aucun caractère scientifique ou historique, on y entendra quelques préceptes décrits dans l’ouvrage L’art de conserver la santé tout en se promenant dans les jardins post-industriels. Chacun pourra se demander ce qu’il reste d’une pratique de culture et d’alimentation propre au Moyen Âge.
Le Moyen Âge n’est pas loin
Ondine Cloez se voit parfois faire un geste, avoir une attitude corporelle copiée sur sa grand-mère, ou qu’elle lui a transmise : certains des gestes de ses aïeux sont imprimés en elle. Et il est aisé d'imaginer que sa grand-mère entretenait le même rapport avec sa propre grand-mère, et la grand-mère de sa grand-mère également.
Ainsi, de grand-mère en grand-mère, il ne faut que 12 grand-mères de grand-mères pour arriver au XIIIe siècle. C’est difficile à imaginer mais pas impossible.
Un autre volet de la résidence consistera à rencontrer des personnes âgées à Aubervilliers. À partir des chansons du Regimen Sanitatis Salernitanum, la chorégraphe envisagera de leur demander s'iels aussi connaissent des chansons que leur ont apprises leurs parents ou grands-parents, des chansons dans leur langue maternelle.
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Les Laboratoires et Ondine Cloez
sont soutenus par le Département de la Seine-Saint-Denis.
La résidence d'Ondine Cloez est en outre soutenue par le Centre Wallonie-Bruxelles/Paris, dans le cadre des “Hors-les-murs Constellations”.
©Ondine Cloez & Anne Lenglet