Aujourd’hui, à l’échelle des villes globalisées, les corps vivants sont déterritorialisés : ils sont coupés de leur milieu, n’interagissent plus qu’avec des plans d’aménagement urbain conduits par des politiques néolibérales, elles-mêmes héritées d’une pensée colonialiste, de fragmentation et de cloisonnement des espaces et des corps.
Comment repenser une expérience de l’habitat qui puisse reconnecter corps et milieu ? Quelles sont les relations à inventer, à cette fin, entre milieu et organismes humains et non-humains ?
Cette programmation de discussions est une tentative de rendre visible des paroles situées qui s’engagent à travailler des alternatives. Grâce à ces discussions ouvertes La Semeuse souhaite ouvrir le débat sur la construction de notre société de demain.
Les discussions de La Semeuse
Reprendre la ville, ensemble
Rencontre avec Christophe Laurens
Jeudi 18 avril 2019, de 19h à 21h
Pour cette deuxième rencontre, La Semeuse poursuit son programme de discussions aux Laboratoires en invitant l'architecte et enseignant Christophe Laurens.
Celui-ci propose de nous amener à déconstruire le métier d'architecte à travers une pratique multiple et hybride.
D'abord membre du comité de rédaction d’ENTROPIA, revue d’étude théorique et politique de la décroissance, il s’engage par la suite à réfléchir le singulier et le commun contre l’universalisme colonialiste qui a ravagé les sociétés premières. Il codirige aujourd’hui le DSAA (diplôme supérieur d’art appliqués) Alternatives urbaines de Vitry-sur-Seine avec qui il a publié en 2018 Notre-Dame-des-Landes ou le métier de vivre, un livre issu d'une expérience d'« école hors les murs » sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il propose d’observer et de réfléchir aux urbanités alternatives et conviviales qui redonnent le pouvoir d’agir aux habitants.
Le conflit des existences n'est pas un simple conflit de classes. Les ruptures qui se dessinent actuellement entre les différents modes de vie ne sont pas seulement des batailles entre riches et pauvres, entre dirigeants et dirigés, ou entre Nord et Suds. A l'épreuve du changement climatique, le conflit des existences se révèle être une faille sur laquelle se disputent ceux qui sont encore capables de se dire satisfaits de la terre et ceux qui voudraient la transformer ou l’équiper, voire la quitter. Aujourd'hui, face aux multiples tentatives pour habiter la terre de manière durable, quelques personnes fascinées par le transhumanisme ou par la « force géologique » qu’elles seraient devenues en viennent à encourager sans scrupules la disparition de tout ce qui serait trop ou pas assez humain pour pouvoir s’adapter à un idéal accélérationniste.
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Entrée libre sur réservation
par email à a.leblanc@leslaboratoires.org
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