Yvane CHAPUIS: Le contexte du projet que tu es en train de réalisé est spécifique. C’est une structure d’accueil du service hygiène et santé de la ville, Mosaïque, qui a souhaité travailler avec un artiste sur une problématique qui les concerne, celle de l’estime de soi du jeune public auquel elle s’adresse. Qu’est-ce qui a motivé ton désir de mener un projet dans ce contexte déterminé?
Julia VARGA: La présence des Laboratoires d’Aubervilliers est très importante à mentionner, parce qu’elle est synonyme d’une écoute particulièrement aiguisée et sensible, d’un véritable intérêt pour le processus de création et d’un Bengagement continu dans le travail.
Mon travail consiste toujours à m’introduire dans un contexte précis pour d’une certaine manière le documenter. Mosaïque correspond au type de situation que je recherche. C’est-à-dire une espèce de noeud par lequel beaucoup de choses passent. Mosaïque est une miniature de la société. Un lieu où l’on peut observer comment on vit, comment on est, comment on réagit. Un lieu dont les usagers peuvent mutuellement partager des manières de vivre, des manières d’être, des manières d’être ensemble. J’ai été particulièrement intéressée, séduite même, par le principe de libre adhésion des jeunes sur lequel fonctionne la structure. C’est un lieu d’écoute et de parole. Mosaïque accueille des jeunes sans proposer de pseudo-activités qui rempliraient le vide. C’est une sorte de page blanche. Il y a les travailleurs de la santé, Ariane, Bobeker et Fatiha. Les jeunes arrivent souvent sans objectif précis. Ils peuvent venir pour chercher un préservatif, raconter une histoire d’amour ou s’asseoir simplement et regarder les autres. C’est la fragilité de ces rencontres qui fait la richesse du lieu. C’est presque chez eux, ils le disent de temps en temps.
Mosaïque m’a aussi intéressé en tant que proposition politique. C’est-à-dire qu’une mairie, à un moment donné, a décidé d’ouvrir un tel espace. Pourquoi et comment faire avec ce quartier qui a ses particularités en terme d’immigration, de pauvreté, de périphérie urbaine et sociale. Là, il y a des jeunes, au seuil de leur vie d’adulte, tout en beauté, et très dépendants de leur environnement, de ce qu’ils peuvent approcher, entendre, de tous les discours qui leur parviennent. Comment peuvent-ils se construire une existence, armés de quelles valeurs? Il y a la langue. Celle qu’ils peuvent parler, celle qui est intelligible par leur environnement. Toutes ces choses se mettent en scène à Mosaïque. Mosaïque peut en effet apparaître comme une scène. C’est probablement ce qui m’a conduit à la volonté de réaliser un film. À n’importe quel moment, quelqu’un peut entrer et interrompre l’histoire qui se raconte où se joue, et tous doivent faire avec. Il est possible d’être dans une relation de proximité avec les jeunes sans être dans une intimité de type séance de psychothérapie. C’est un espace où l’on s’offre des choses, plus ou moins consciemment. J’ai parfois été bousculée par certaines situations. J’ai appris à exister dans ce lieu. Le défi est d’être attentif aux subtilités d’un endroit où l’on peut être marqué par des reliefs qui coupent la vue. Avec le temps, les contours commencent à prendre des formes différentes. Le temps dont je dispose est une condition de travail idéale.
YC: Lorsque tu t’es engagée dans le projet, tu ignorais que tu réaliserais un film. Peux-tu décrire les différentes étapes qui t’ont conduite à prendre cette décision?
JV: Lorsque vous m’avez parlé du projet, je suis d’abord allée découvrir le lieu et les raisons que je viens d’évoquer me l’ont immédiatement rendu intéressant. Il y a eu une première période d’observation, de plusieurs mois, au cours de laquelle je me suis laissée inspirer, emporter par la situation. C’est un moment singulier de ma vie personnelle, parce qu’il correspond au basculement pour moi de jeune femme à celui de mère. J’ai décidé de passer du temps dans l’endroit. De nombreuses pistes m’ont traversé l’esprit. Je les ai toutes écartées car elles correspondaient à des recherches trop formelles notamment sur la langue, l’écriture et la mise en scène. J’ai pensé que de telles pistes risquaient de faire disparaître la singularité du lieu. Et puis, j’ai un problème actuellement avec les recherches formelles, avec les formes très sophistiquées. En tant que spectatrice, je ne suis plus en capacité de m’y intéresser. J’ai besoin aujourd’hui de choses plus primaires, plus directes, plus simples. C’est aussi ce qui a déterminé mon envie de faire un film de type documentaire.
YC: Comment as-tu mis cette notion de l’estime de soi au travail?
JV: Je ne m’en suis pas saisie de manière frontale. Je ne pense pas pouvoir m’engager dans un travail artistique à partir d’un sujet, d’un thème ou d’une question qui me serait extérieure. La notion d’estime de soi est le germe de cette collaboration entre Mosaïque, Les Laboratoires et moi. Je peux travailler avec mes émotions, mes pensées et mes réactions sur le monde dans lequel je vis. À partir du moment où ce qui se passe à l’intérieur de Mosaïque concerne la vie de ces jeunes gens, qu’il s’agisse de l’école ou de l’amour, il est question d’estime de soi.
J’ai également apporté régulièrement à Mosaïque des extraits de ce que j’ai filmé en prenant soin d’isoler sur des DVD séparés chaque personne ou groupe de personnes filmés. Ce qui permet de montrer le travail et d’en parler individuellement. Simplement, Mosaïque n’est pas un lieu où de gentils étudiants s’assoient pour discuter d’une question de manière disciplinée.
Je pense que le projet en lui-même est valorisant pour les jeunes gens qui fréquentent Mosaïque parce que des adultes supplémentaires s’intéressent à eux, quand ils sont exclus d’autres lieux.
YC: Quelles sont les difficultés que tu as rencontrées?
JV: Le frottement des artistes et des travailleurs sociaux. Qui c’est l’autre qui fait je ne sais quoi? Le temps passe, on parle longuement, il y a des moments de doute, de frayeur de la part de Mosaïque, des vraies inquiétudes basées sur des expériences mal vécues qui concernent les média. Ma caméra renvoie aux média. Les média sont synonymes de mauvaise image des banlieues, de stéréotypes. J’ai senti qu’on pouvait être dérouté par ces expériences.
L’autre difficulté est de trouver sa place et de faire un projet. L’isolement de l’atelier protège. Là, je suis exposée.
YC: Aucune difficulté ne concerne ta rencontre avec les jeunes?
JV: J’ai du me familiariser avec leur langage. J’ai parfois été l’écran de projection de leur violence, de leurs angoisses, de leur indétermination. Côtoyer des situations fragiles est difficile. Certains des jeunes que j’ai filmés longuement sont actuellement en prison.
Ces gens sont mes voisins d’une certaine manière et je les découvre. Je me suis installée à Pantin à quelques centaines de mètres quelques mois seulement avant le début du projet. C’est un hasard heureux. Je suis étrangère, j’arrive d’un autre pays. Je ne suis pas héritière de l’histoire coloniale. Je n’ai pas grandi avec. Je ne suis pas partie prenante. Je ne suis pas française. Je suis immunisée d’une certaine manière. Je ne suis pas associée à un camp ou à l’autre. Je suis curieuse d’apprendre.
YC: Comment as-tu introduit la caméra?
JV: Après un mois, j’ai commencé par apporter une petite caméra, sans grande valeur, parce que je souhaitais que les jeunes puissent la manipuler sans crainte. Je n’étais pas dans la bonne logique en voulant rester discrète. Je serais arrivée avec du matériel ultra-sophistiqué, ils m’auraient probablement prise au sérieux d’emblée. Je m’en suis aperçue lorsque pour tester le son je me suis faite accompagner par un stagiaire des Laboratoires. Parce que nous avions plusieurs micros, que nous étions deux, que nous déployions davantage de matériel aux allures plus professionnelles, les regards que l’on portait sur moi ont changé.
J’ai changé de caméra parce qu’elle n’était pas suffisamment performante au niveau du son. Or Mosaïque est un lieu d’écoute et de parole. J’avais besoin de précision.
Ma méthode est comparable à une danse à deux: pas de maîtrise prédéterminée. Je suis plus affective que cérébrale. J’aime être emportée émotionnellement par ce que je fais. Je me suis attachée au processus en établissant une présence régulière, presque une discipline ou un rituel, car je savais que de cette présence quelque chose naîtrait. Je me suis laissée prendre par le lieu, par les situations, par les questions identitaires. C’est une sorte d’exil.
YC: Quelles réactions a suscité l’arrivée de la caméra?
JV: Dans un premier temps, le plus compliqué n’était pas tant la caméra que le fait d’être dans une phase de recherche. C’est-à-dire de ne pas connaître la forme de ce que j’allais faire. La présence de la caméra ne signifiait pas pour moi que j’allais réaliser un film et ça c’était énigmatique. Cette incertitude ou plutôt cette indétermination de la forme que prendrait mon travail était complexe à gérer. Une fois que j’ai pu dire fermement que je réaliserai un film, tout a été plus simple.
YC: Comment la caméra a-t-elle été reçue?
JV: Il faut préciser que tout ce qui se passe à Mosaïque est très largement déterminé par l’équipe. Je pense qu’elle a le pouvoir de faire accepter, ou pas, la caméra par les jeunes qui fréquentent la structure. Et elle se méfie de la caméra. Bobeker paraissait sceptique vis-à-vis de l’intérêt cinématographique de ce qui s’y passe. Il travaille ici depuis quatorze ans, forcément son regard est habitué. Du coup, s’est installée l’idée que je pouvais être à la recherche du spectaculaire.
Les premières réactions des jeunes sont évidemment toujours stéréotypées. Ils prennent les postures de leurs idoles. Je leur ai toujours donné la caméra quand ils me le demandaient. Je leur ai fait confiance. Ces images les intéressent particulièrement. Ils peuvent les regarder en boucle jusqu’à épuiser l’équipe de Mosaïque. Mais la plupart du temps ils sont naturels. Il arrive aussi qu’ils ne veuillent pas être filmés de manière capricieuse. Il y a ceux qui collaborent, ceux qui s’en fichent. Il y a aussi des extrêmes qui tantôt menacent «la caméra», tantôt disent que c’est la seule chose de bien à Mosaïque! Ce sont des ados, la plupart d’entre eux ont entre 12 et 17 ans.
YC: Une fois la décision prise de faire un film, as-tu déterminé rapidement la manière dont tu allais filmer?
JV: Non. Je n’avais pas envie de trouver une forme et de la plaquer. Dans la même logique que ce que je me suis imposée au début du projet, j’ai laissé la situation déterminer la forme. J’ai attendu que les choses soient indispensables pour les poser. Par exemple, j’ai filmé pendant trois mois avant que ne s’impose la nécessité d’une bonne qualité de son. Idem pour le pied de caméra, il est devenu indispensable. C’est sans doute une petite cuisine sans importance, probablement liée au fait que c’est la première fois que je réalise un film de cette manière, mais c’est ainsi que j’ai fonctionné.
YC: Le changement de caméra a-t-il engendré un changement des comportements?
JV: J’ai été prise plus au sérieux. Ils m’ont demandé le prix plusieurs fois. Je devenais moins un oiseau rare.
YC: Pourquoi as-tu attendu plusieurs mois avant de montrer les images que tu réalisais?
JV: Je devais savoir ce que je montrais, ce que l’on voit. Je devais savoir comment en parler. J’avais peur également d’un changement des comportements. Cette peur était infondée d’ailleurs. Rien n’a basculé, parce les jeunes n’ont pas cette latitude. Leurs comportements sont toujours spontanés.
YC: Lorsque tu montres les images, les montres-tu d’abord aux personnes concernées?
JV: Oui
YC: Et elles donnent leur accord pour qu’elles soient montrées aux autres?
JV: En général, elles refusent tout de suite. Ce sont des enfants, ils se trouvent moches et en même temps ils sont émoustillés à l’idée que tout le monde les voit. Les DVD sont en libre accès, aucun n’a disparu. C’est bien le signe que dans le fond ça ne leur pose pas de problème d’être vus.
YC: Lorsque tu montres les images, cela génèret- il des discussions spécifiques avec les enfants et les éducateurs?
JV: Tout va toujours très vite dans la vie quotidienne du lieu. Obtenir un moment de discussion concentré sur les images est une chose impossible. Pourtant, dans la mesure où ces images sont des moments arrêtés sur ce qui se passe à Mosaïque, elles pourraient être une véritable matière d’analyse. Je pense en fait que le cadre de cette réflexion n’existe pas de manière idéale au sein même de Mosaïque parce que le travail qu’effectue l’équipe est avant tout un travail de terrain dont le rythme ne s’y prête guère.
YC: Quelle forme veux-tu donner à ton film. Qu’est-ce qui va en orienter l’écriture?
JV: Il y a une évidence de son écriture pour moi. Ce sera une succession de scènes. Il est important de se concentrer sur chaque scène, sur ce qui s’y joue, ce qui se dit. Je dois enlever tout le reste, comme par exemple le fait que j’ai passé là une année. Car c’est anecdotique au final.
YC: Pourquoi le plan séquence t’intéresse-t-il particulièrement?
JV: Ce qui m’intéresse c’est ce qui se passe à Mosaïque. Ce qui s’y passe c’est des relations. Des relations entre des jeunes gens parfois en situation d’exclusion sociale et des adultes, professionnels, qui les accueillent. Ces relations ne peuvent apparaîtrent à l’écran que si on leur laisse le temps de se déployer. C’est ce que permet le plan séquence. De la même manière qu’il permet à la situation de se développer, il permet à celui qui regarde de prendre le temps d’observer, d’écouter. Je pense qu’il y a une véritable beauté dans la dramaturgie interne de chaque situation filmée. Ce qui est d’autant plus beau selon moi, c’est le changement de dramaturgie d’une scène à l’autre.
Mon attachement à la dramaturgie de chaque scène, autrement dit au développement des situations que j’ai filmées, entraîne d’ailleurs beaucoup de perte. C’est-à-dire qu’il y a de nombreuses images que je dois laisser de côté, même si elles me plaisent pour une raison ou une autre, parce qu’elles sont isolées.
YC: Tu procèdes néanmoins parfois à du montage à l’intérieur d’un plan séquence.
JV: Oui, parce que certaines scènes sont beaucoup trop longues pour être regardées dans leur intégralité. Je dois faire du montage pour conserver ce qui me semble le plus intéressant à l’intérieur d’une situation. Je ne cherche pas de purisme de la forme. Je préfère sacrifier la pureté de la forme pour des choses qui sont de l’ordre du sensible, de l’humain, qui sont porteuses de sens.
YC: Qu’est-ce qui orientera l’enchaînement des séquences?
JV: Là, je suis plutôt dans le désir de créer une sorte de musique. J’aborde l’ensemble du film du point de vue d’une certaine forme de musicalité, de rythme. Je suis actuellement à la recherche d’un collaborateur pour effectuer le montage et c’est précisément cette manière d’appréhender le rythme qui orientera mes choix de collaboration. L’endroit de l’abstraction de ma pensée se situe là. J’appréhende l’ensemble selon une échelle d’intensités de toute sorte.
YC: Est-ce également cette approche qui déterminera la durée du film?
JV: J’aimerais que l’on puisse tenir cela. ça n’est pas simple parce que les monteurs sont généralement dans une approche narrative, ils cherchent un fil conducteur, une histoire, une chute. Mais ça n’est pas ce que je cherche. Je veux faire émerger certains aspects de ce lieu institutionnel. Je voudrais que sa particularité et sa complexité puissent apparaître. Il y a d’autres aspects comme autant de couches dans un feuilleté auxquels je dois être attentive pour les faire émerger.
YC: Peux-tu les nommer?
JV: Les questions les plus importantes autour desquelles l’existence des jeunes se forge. Ce qui plie ces destins. Le rapport à l’école, à l’Etat, à la loi, à la langue, à l’adulte, donc à tout ce qui est établi. Cette fragilité de l’adolescence, ce moment où l’on essaie de trouver sa place, ses repères. Il y a des repères dans le quartier, mais ils sont durs. Le vol, la transgression, l’autodestruction peuvent se retrouver valorisés. Ça n’est pas facile de faire avec. La responsabilité de ces glissements, de ces pertes, n’est pas individuelle. En tous les cas, certainement pas à cet âge. J’aimerais montrer qu’il s’agit d’une dynamique collective, sociale, qui nous concerne tous. J’aimerais montrer que nous sommes aussi partie prenante de cette histoire, que nous devons essayer de le penser, de faire avec, ou contre. C’est une intention souterraine que j’aimerais pouvoir mener sans être didactique. Je ne sais pas si j’y arriverai. J’aimerais également conserver la complexité du travail que mènent Ariane et Bobeker.
YC: Pourquoi continues-tu encore à filmer si près de la phase de montage?
JV: C’est relationnel et historique. Il y a une histoire entre ce lieu et moi. Ces jeunes sont rythmés par l’année scolaire. Je suis arrivée au cours de l’année scolaire précédente. Avec l’été quelque chose s’est clos, la plupart sont partis, le lieu a fermé pendant un mois. Certains ont changé d’école. Une nouvelle année commence et je suis encore là, je suis éternelle!
Pour des raisons techniques également. J’ai commencé à filmer en HDV assez tard. Pour autant, ce ne sont pas les heures qui comptent. Je sais quand une scène sera conservée. C’est celle où la personne qui travaille se révèle, où les jeunes disent des chosent importantes et où en même temps la situation évolue. Cela ne tombe pas tous les jours! Je suis à la pêche à la ligne. Les choses sont toujours là, mais il faut qu’elles s’incarnent. Et comme je ne recours à aucune mise en scène, aucun artifice, je suis vraiment dans l’attente. Il faut être là, patienter. Parfois, je me décourage, je passe du temps et personne ne vient. Autant je ne voulais pas prendre de décision formelle autant j’ai pris des décisions par rapport au processus que j’ai engagé: être là, être patiente.
YC: Au cours des situations que tu as filmées, il est parfois fait état de délits commis par les jeunes. Comment gères-tu cela lorsque tu choisis de garder ou de laisser de côté une scène? T’es-tu imposée une forme de censure? Est-ce un aspect du travail sur lequel tu échanges avec l’équipe de Mosaïque ou prends tu seule la responsabilité de tes choix?
JV: Je leur ai montré des scènes où il est notamment question de drogue. Cela ne semble pas poser problème de rendre publiques ces scènes puisqu’elles sont en libre accès à Mosaïque. Mais je dois dire que faire des hypothèses sur les risques que pourraient présenter certaines images pour les uns et pour les autres est particulièrement nocif pour mon travail. Parce que cela paralyse toutes les décisions. De plus, je pense que nous devons faire face aux images. Je ne suis pas là pour les arrondir. Le rôle d’un projet tel que celui-ci, au delà de mon film, c’est-à-dire pris dans l’ensemble de ce partenariat entre une structure du service Hygiène et Santé de la ville et une structure artistique, est précisément de faire réfléchir.